CALI
bête de scène, bête de vie

-un dialogue vivifiant avec un homme de scène plus vrai que nature

Si le DVD live de Cali 1000 Coeurs Debout était tant attendu, c'est que Bruno Caluciari fait partie de ceux qui donnent tout sur une scène, devant un public, sans jamais tricher. Il faut qu'il en ressorte éssoré mais rempli du bonheur de la communion dont il est la cause. Cali, radieux émetteur, n'est jamais trop heureux de rappeler qu'il ne fut très longtemps qu'un enthousiaste récepteur. Il n'oublie jamais de citer ceux qui l'ont mené vers son chemin musical et confirme que l'artiste, si populaire soit-il, n'est que le maillon d'une chaîne sans fin... Showtime.

08/01/2009

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- entretien réalisé par Gert-Peter BRUCH -

6/6 - ton cul est poésie -

Et « Ton Cul Est Poésie » ça vient d’où ?

(Rires)…C’est Mike Scott des Waterboys qui m’a écrit une musique et j’en ai fait les paroles. C’était une chanson assez sexe. À Bordeaux, par exemple, je faisais monter la tension en disant « Bordeaux, ce soir, ton odeur est poésie ». Alors les gens disaient « ouah ! ». « Bordeaux, ce soir ton visage est poésie » : « ouah ! ». « Bordeaux, ton pinard est poésie » : « ouah ». « Bordeaux, ton entraîneur de l’équipe de foot est poésie » : «ouah !». « Bordeaux ton cul est poésie » : alors ça hurlait de plus belle ! Et dans chaque ville je trouvais un petit truc que je finissais en apothéose par « ton cul… ». C’est absurde, mais ça nous faisait beaucoup rire en tout cas !

J’ai trouvé les bonus du DVD très originaux…

Merci et je tiens vraiment à ces bonus-là, parce qu’en général, ce sont des déchets, des rushes qu’on met pour parler des coulisses. Ok, super ! C’est faisable… Moi, j’ai vraiment tenu à réaliser un film à Fillols, mon village d’enfance, sur la plus belle fête du monde qui se tient le dernier week-end du mois d’août. C’est un village de poètes, de fous, d’artistes, de gens dingues, de vieux, de jeunes. Ca court partout. On laisse ses emmerdes à l’entrée du village… et j’ai voulu montrer ça. J’ai voulu montrer le Rugby Bordel Football Club (c’est mon club de rugby), avec des anciens internationaux, avec des anonymes qui aiment la grillade, le rugby, l’apéro et la fête. C’est la face cachée de ma vie. On a besoin d’un équilibre : le concert c’est ce qu’on voit et le reste, mes amis, c’est ça. C’est vrai que les gens me disent « mais pourquoi sur un DVD de musique mettre ça ? » Je dis « Bah voilà, c’est.. »

C’est vrai que c’est vivant. Quand j’ai vu ça, je me suis dit « Mon Dieu, je suis à Paris, il fait moche… »

Mais c’est ça aussi ! Quand je l’ai monté avec des parisiens, ils étaient verts.

C’est vrai que ça donne envie, les grillades… On sentait presque l’odeur. Sauf qu’au départ on se dit « c’est quoi ce truc ? ». Puis, j’ai compris : ça va dans la logique, ce côté vivant justement. Rien à voir avec le marketing.

Non, non… Et le rugby –j’en ai fait beaucoup quand j’étais jeune- c’est la fête, la communion. Aujourd’hui, je côtoie plein de rugbymans qui viennent aux concerts, jouer aux matchs… on fait des trucs ensemble.

D’où le côté tactile ?

Oui, peut-être…

Ça me fait penser à ce moment du concert où vous vous laissez tomber dans la foule. Toutes ces mains qui vous touchent, ça me rappelle Peter Gabriel.

Ah génial ! J’ai joué le même festival, à Musilac… Il est impressionnant le Monsieur !

Il avait une chanson qui s’appelait Lay Your Hands On Me durant laquelle il se mettait en position de croix et se laissait tomber.

C’est de la « slamification », c’est un bonheur total ! C’est troublant parce que là, tout peu se passer. Et pendant ces quelques minutes où l’on est dans le public, les proches ont très peur. On est seul, mais c’est adorable comme sensation. Je me méfie des chanteurs qui mettent une barrière entre eux et le public…

Comme Sardou ?

Oui, peut-être… Je ne l’ai pas vu… et je ne veux pas le voir ! Dès qu’on arrive, on fait l’amour avec les yeux sur scène. C’est de la séduction et ensuite, il faut aller concrétiser, aller se toucher. Et si jamais on a été bon, le public nous fait confiance… ou on fait confiance au public et tout se passe bien. Si on se casse la gueule, c’est qu’on a pas été si bon que ça.

Ça fait du bien de voir des gens qui communient comme ça, parce qu’en général ce ne sont pas ceux qu’on met en avant. Ceux qu’on voit tout le temps à la télé ne recherchent pas autant que vous le regard, le contact… On vient aussi pour ça à un concert, pour se sentir vivant et vivre avec la personne qui est sur scène, qui nous emporte.

Je suis tellement fan de ceux dont on a parlé que je ne peux pas concevoir une seule seconde de tricher en concert… parce que ça voudrait dire que les autres auraient triché. Non, ce n’est pas possible !

Vous avez un public qui vous aime !

Oui, je suis ravi… On a fait la fête pour le DVD : on a invité des gens dans un bar sur les Champs-Élysées, pour regarder le DVD. Il y avait plein de monde. C’était comme un concert, mais à l’écran. On a fait la fête ensemble devant notre propre concert ! C’était incroyable08/01/2009