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JP NATAF: viens nous le dire

 

 

-l'ex-leader du groupe Les Innocents ('L'autre Finistère', 'Fou à lier'...) s'impose en solo avec Clair

Il est sur les scènes de France depuis 1982 mais on le voit rarement à la télé. JP Nataf, musicien intègre et discret qui se dissimule désormais sous une barbe à la Chabal et de sombres lunettes, a déjà publié deux opus en solo : Plus De Sucre (2004) et Clair (2009), le dernier contenant de vraies pépites telles le single 'Viens Me Le Dire'. Actuellement en tournée, il se produit à la Cigale le 15 mars 2010 : une salle rêvée, intimiste, populaire pour (re)découvrir un chanteur doux-rêveur... 'Un Homme Extraordinaire'.

01/03/2010 >> accueil

- entretien réalisé par Mathilde de BEAUNE -

 

 

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- des innocents AU solo -

Comment a débuté votre passion pour la musique ?

JP Nataf : J'écoutais beaucoup de musique enfant, car j'avais fait main basse sur la collection de disques de mes parents : du classique, des comédies musicales... mais je n'étais sans doute pas assez patient ni travailleur pour m'imaginer musicien. Puis, au lycée, dans un milieu un peu intello, bourgeois et parisien, entouré de garçons plus mûrs que moi, j'ai commencé à acheter des revues sur le rock et la pop. J'ai décidé à ce moment, non pas de devenir musicien, mais rockstar, ce qui est un autre métier ! Une envie d'adolescent introverti, avec constitution d'un groupe, d'un fanzine... Je vous rassure, aujourd'hui je me sens beaucoup plus musicien que rockstar ! Il faut quand même avoir une énorme envie de bouffer le monde.

Je n'ai jamais décidé d'en faire mon métier, c'était juste une passion qui prenait le pas sur tout le reste. Le fait de fonder un groupe avec des copains dotés de la même énergie, cela donne une force à renverser les montagnes. Il y avait beaucoup de groupes comme nous, mais nous étions sans doute plus têtus.

Comment s'est passé la formation du groupe Les Innocents ?

JP Nataf : C'était un groupe de lycée ! En 1979, Bertrand Sansonetti (le premier guitariste, NDR) avait mis une petite annonce au bahut et ça a très vite collé entre nous. Nous avons formé un groupe et donné notre premier concert ensemble 15 jours avant le bac. Entre cette date et le premier vrai concert des Innocents, en 1982, on a dû changer de nom trois ou quatre fois ! Après ça, nos boulots et nos études n'ont été que des manières de passer le temps avant la prochaine répétition. Notre argent nous servait à acheter des guitares, des jacks, des amplis...

Qui composait les chansons dans le groupe ?

JP Nataf : Sur une chanson, ma contribution variait des 2/3 au 3/4, parfois jusqu'à l'intégralité. A toutes les périodes du groupe, l'autre guitariste était l'alter ego avec qui je partageais des moments de création et d'échange... comme un miroir qui vous dit si la chanson est aussi belle qu'elle paraît. Je ne trouvais pas ça intéressant d'être dans un groupe pour dire : « Ce sont mes chansons, elles sont comme ça ». J'ai écrit les textes pendant longtemps, mais Tramber (Bertrand Sansonetti, NDR) écrivait aussi, notamment sur 'Jodie'. Jean-Christophe Urbain (le deuxième guitariste après Bertrand Sansonetti, NDR) écrivait moins, même s'il s'y est mis plus à la fin.

Parlez-nous de la séparation. Comment passe-t-on de plusieurs à un ?

JP Nataf : Le groupe s'est arrêté en 2000 ; au début j'étais très fâché contre Jean-Christophe Urbain, (que j'admirais beaucoup, que je trouvais très talentueux) car je trouvais qu'il avait cassé notre beau jouet. J'aurais pu garder le nom du groupe, car j'étais le seul membre historique, mais ça me paraissait très ennuyeux.

Pendant plusieurs mois, j'ai cru que je n'allais plus rien faire. J'avais tellement grandi dans le groupe que je ne me sentais pas capable de faire quoi que ce soit seul. Je me demandais : qu'est ce qu'il va falloir que je fasse ? Est ce que je vais aller travailler à la radio, écrire des musiques pour enfant, composer des textes pour d'autres personnes ? Je me suis rendu compte que j'avais tout à refaire, que je partais de zéro. J'ai beaucoup travaillé, pour remplacer cette part que Jean-Chri avait emporté avec lui, comme un amour où on se dit : « Je ne retrouverai jamais quelqu'un comme ça ». Il fallait que je le remplace tout seul.

Je me suis dit que ma chance, c'était maintenant de devoir faire des choix, que je pouvais dire oui à des pistes qui se dessinaient. Je me suis donc retrouvé au studio Garage, à réaliser un album de reprise pendant trois semaines avec des copains, en buvant de la vodka. Un projet-concept sorti sous le nom des Wantones, pour s'amuser.

C'est ce qui a déclenché votre carrière solo ?

JP Nataf : Oui. Les musiciens m'ont dit « Pourquoi on ne jouerait pas tes chansons, au lieu de faire des reprises ? » Donc, pendant deux ans et demi, faute de label, on enregistrait quand les copains étaient disponibles. J'ai appris à être un peu plus seul, à prendre les décisions importantes. Tout ceci s'est concrétisé lorsque le label Tôt ou Tard m'a proposé un contrat. J'avais envie de me planquer derrière un nom de groupe mais Vincent Frèrebeau, le directeur, m'a convaincu de m'appeler JP Nataf. Je trouvais ça très laid, il m'a dit « Mais Alain Souchon aussi, c'est moche ! »

On avait renoué avec Jean-Chri durant cette période. Il joue moins sur le premier album (Plus De Sucre, NDR), nos relations étaient encore distantes. Sur Clair, sorti en septembre 2009, il est plus présent car l'amitié est revenue. C'est à lui que je fais écouter mes chansons. Cependant c'est une relation beaucoup moins exclusive. Je ne suis plus monogame (sourire).

Quelles musiques sont ou ont été influentes ?

JP Nataf : Savoir ce qu'on n'aime pas, c'est ce qui est important. Je ne me reconnais aucune influence directe, même si j'avoue avoir écouté en boucle Rubber Soul des Beatles, surtout 'Drive My Car' et 'Girl'. A 15 ans, le punk m'a aidé à monter sur scène. Je peux citer aussi la musique noire des années 60, Ottis Redding, James Brown... ça ne s'entend pas dans ce que je fais, car c'est très difficile à transcrire en français, pourtant la musique noire (Motown, Stax) m'a donné un balancement qui m'est propre, ainsi que la musique du monde, avec une pulsation plus naturelle que le rock ou la new wave. J'ai un héritage pop, folk, mais un motif rythmique plus métissé.

Vous vous classeriez vous même comme chanteur pop ?

JP Nataf : Je ne sais pas trop ce que ça veut dire aujourd'hui. Auparavant la section pop recouvrait tout : Bob Marley, Iggy Pop, bref la musique populaire non- française. Aujourd'hui la pop est devenue une chapelle beaucoup plus petite, très propre sur elle : par exemple on a dit que la pop en France c'est Étienne Daho. Je me sens plus proche de Brassens que de Daho ! Si pop signifie donner un soin particulier à des refrains et des couplets qu'on peut retenir, oui je m'y reconnais. En bref je fais ce que Trenet faisait : de la musique populaire influencée par des résonances étrangères. Sans avant-garde, sans improvisation.10/03/2010

- JP NATAF, SEUL EN SCÈne -

 

 

 

 

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