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>> CALI, TOUS NOS LIENS

CALI / 1000 CŒURS DEBOUT
DVD - Virgin

CALI
bête de scène, bête de vie

 

 

-un dialogue vivifiant avec un homme de scène plus vrai que nature

Si le DVD live de Cali 1000 Coeurs Debout était tant attendu, c'est que Bruno Caluciari fait partie de ceux qui donnent tout sur une scène, devant un public, sans jamais tricher. Il faut qu'il en ressorte éssoré mais rempli du bonheur de la communion dont il est la cause. Cali, radieux émetteur, n'est jamais trop heureux de rappeler qu'il ne fut très longtemps qu'un enthousiaste récepteur. Il n'oublie jamais de citer ceux qui l'ont mené vers son chemin musical et confirme que l'artiste, si populaire soit-il, n'est que le maillon d'une chaîne sans fin... Showtime.

08/01/2009 >> accueil

- entretien réalisé par Gert-Peter BRUCH -

 

 

2/6 - quelle place pour l'artiste ? -


S’il y a un côté positif à en reparler, c’est que ça peut montrer aux jeunes générations d’aujourd’hui qu’on peut s’engager, qu’il faut s’engager ! Parce que comme vous le dites, on est au bord d’une révolution, mais ils n’ont peut-être pas les codes qu’on avait avant... ils n’ont peut-être pas l’éducation pour. Et je trouve que d’en parler, ça les a peut-être réveillés un peu… Peut-être que venir à vos concerts aussi, parce que je vois qu’il y a un vrai engagement et je vois que les gens qui vous suivent sont un peu plus éveillés, sans doute, par rapport à ce que vous véhiculez. En tout cas c’est ce qui passe lorsque l’on voit le DVD : la communion que vous avez avec eux. On sent qu’ils réagissent bien lorsque vous leur parlez de choses « engagées ».

Mes concerts ne sont en aucun cas des meetings, mais je ne peux pas imaginer une seule seconde que l’on puisse s’enfermer dans une salle et faire une fête en occultant tout ce qu’il se passe et toute la misère autour… tous les sans-papiers qui vivent une situation horrible à cause d’un Hortefeux, envoyé par son Président, qui a instauré cette histoire de quotas : 26 000 personnes à expulser de notre pays, le pays des Droits de l’Homme. C’est insupportable !

Je ne peux pas passer un concert en me disant qu’aujourd’hui des professeurs ou des instituteurs ne peuvent pas exercer leur métier dans de bonnes conditions, qu’ils sont traités comme des merdes, clairement, et n’ont pas les moyens d’éduquer nos propres enfants dans de bonnes conditions ! Donc il faut en parler. Ce n’est pas donner des leçons de morale, c’est dire que ça se passe. On est témoins de cela, donc on en parle. Ca ne veut pas dire qu’on a la solution… après à nous d’y réfléchir. Je crois que c’est beaucoup plus dangereux aujourd’hui de ne pas s’impliquer, de ne pas s’intéresser, de ne pas s’engager que le contraire. Je crois que les chanteurs ou les acteurs qui ont des choses à dire et qui ne le font pas pour des raisons qui leur appartiennent font fausse route. Pour moi c’est une démission de ne pas le faire.

Je suis assez d’accord avec vous, d’autant plus que, je vais être honnête, je ne connais pas très bien votre parcours. J’ai été assez choqué quand vous vous êtes retrouvé sur un plateau de télévision et que vous avez été un peu malmené : on vous a plus ou moins accusé de démagogie. Or, je trouve que le vrai rôle d’un artiste… si on remonte même le temps, celui d’un chansonnier c’était de mettre le doigt sur les choses qui n’allaient pas. C’était un peu les caricaturistes de leur époque, en tout cas ils avaient ce rôle-là. Les chanteurs ne sont pas des analystes, mais ils sont là pour éveiller les consciences. J’ai eu l’impression qu’il y avait une grande violence quand vous avez réagi sur le plateau de Ruquier. Je trouve qu’on essaie de museler les artistes alors que c’est leur vrai rôle.

Je suis entièrement d’accord.

Le vrai rôle ce n’est pas d’être à la Star Academy, d’avoir un prompteur, le vrai rôle c’est de faire passer votre ressenti. Vous êtes une espèce de prisme de ce que vous ressentez.

Aujourd’hui, la chanson 'Utile' écrite pour Julien Clerc par Roda-Gil résonne d’autant plus : « A quoi sert une chanson si elle est désarmée ? ». C’est tout à fait ça, vraiment. Je suis tout à fait d’accord avec vous, mais je suis un utopiste et j’en suis très fier ! Je suis d’accord, nous devons caricaturer tout ça, le mettre en lumière. Nous ne sommes pas des analystes, mais les analystes aujourd’hui sont dans leur bulle, sont dans leur réflexion et cette réflexion-là n’est peut-être pas entendue ni audible par une autre frange de la population. Donc nous mettons des mots un petit peu plus simples et nous disons des choses un peu plus crues. Je crois que c’est notre rôle.

J’ai l’impression que du fait qu’on soit simplement conscient des choses qui se passent, on se retrouve avec une étiquette : « chanteur engagé ».

Oui, c’est ridicule !

…alors qu’il s’agit juste d’être conscient de ce qu’il se passe autour de soi, tout simplement, en essayant de le faire sans prétention. Je n’ai jamais senti dans ce que vous disiez que vous prétendiez donner des solutions.

Bien sûr ! Si j’avais été boulanger, j’aurais pu être un «boulanger engagé»… C’est juste notre métier, mais je trouve dramatique de ne pas être engagé aujourd’hui. On ne peut pas baisser les yeux, baisser la tête et accepter tout ce qu’il se passe. J’ai des amis de droite et moi je suis de gauche, le problème n’est pas là. On essaie de mieux vivre.

Lorsqu’on y réfléchit, on parle de notre petite vie, de notre petit pays, mais toutes les 5 secondes il y a une personne qui meurt de faim sur cette Terre, alors qu’elle produit deux fois plus qu’il n’en faudrait pour chacun d’entre nous. C’est quand même ahurissant et insultant pour l’humanité de savoir ça : au nom du fric, d’une économie, on préfère laisser crever des gens.

D’autant plus qu’aujourd’hui, avec la crise bancaire, on se rend compte que finalement Sarkozy arrive à trouver de l’argent d’un seul coup, des sommes astronomiques pour aider les banques et les gens se disent « non mais attend, ce n’est pas possible !».

Bien sûr, alors qu’on tousse et qu’on s’enrhume quand on parle d’enrayer la dette du Tiers-Monde. Si jamais on ne le fait pas, ces pays ne pourront jamais se relever, se battre et vivre… tout simplement. Ça tout le monde le sait pertinemment et personne ne fait rien.

Voilà, ça commence fort, mais ça fait aussi partie de la vie.

 

- "Si j’avais été boulanger, j’aurai pu être
un «boulanger engagé»..."
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