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>> LAVILLIERS, TOUS NOS LIENS

BERNARD LAVILLIERS
galerie photoICI.

Bernard LAVILLIERS
le couteau ou la cible ?

 

 

-deux chansons pour s'immerger dans
une œuvre discographique singulière

Valeur sûre de la chanson, Lavilliers est en tournée avec son dix-huitième album studio Samedi Soir A Beyrouth (les 14 et 15 novembre prochains à l'Olympia). Mais pour se rendre compte de sa particularité, il faut s'attacher à des titres plus anciens. GP Bruch en a choisi deux, emblématiques de l'œuvre discographique percutante du baroudeur aux gros bras : Les Barbares (1976) et Troisièmes Couteaux (1994). L'artiste a accepté d'en raconter la création et d'en développer les thématiques au cours d'une discussion fleuve.

02/06/2008 >> accueil
         - entretien réalisé par Gert-Peter BRUCH -

 

 

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2/7 - ACTE PREMIER : LES BARBARES -

Bien qu’elle ait été créée dans un contexte précis au milieu des années 70 cette chanson reste tout à fait actuelle, ce qui est absolument étonnant. Est-ce pour cela justement que tu as tenu à ouvrir ton spectacle avec elle, pour montrer que l’on peut la relier à des événements récents ?

Oui mais en même temps elle est historique parce que plus personne ne travaille dans… y a encore des gens dans les laminoirs mais imagine, c’est une autre histoire…

Ca devient une métaphore maintenant.

Voila ! La chanson s’est décalée, elle est partie ailleurs. Donc c’est devenu un symbole et en même temps, c’est presque un film avec ces cuirs, les cars qui avalaient la ration de 6 heures du matin de ces mecs qui avaient passé toute la nuit avec les " mains brûlées de silicose et de gros rouge ", parce qu’il y avait des pochtrons, avec tout ce que cette ambiance implique… Il y avait aussi bien des anciens dans l’usine que des plus récents comme nous. Effectivement, à la fois c’est plus réel maintenant ; c’est devenu un peu comme les films des années cinquante sur le monde ouvrier ou les dialogues de Jacques Prévert. A l’instar des films de Verneuil d’Auguste Lebreton ou de Giovanni, ‘Les Barbares’ n’ont plus rien à voir avec le monde d’aujourd’hui ! Ces grandes usines où il y avait dix mille mecs qui nourrissaient dix mille familles, qui devenaient des villes… c’est un peu terminé.

Le terme " barbares " évoque également une ambiance héroïc-fantasy, ces grandes usines, cette ambiance complètement noire, étrange, presque maléfique…

Y a un côté kitch peut être mais en même temps, le narrateur sent dans le refrain qu’il va plonger vers le mauvais côté de la rue et c’est pour cela qu’il demande à son amour virtuel " emmène-moi loin de la zone… ". Il ne risque pas de dire cela de toutes façons mais il le pense, il pense à un amour qui passerait l’océan… ça ressemble à ma vie, évidemment ! Il partirait pour fuir un amour ou en trouver un autre, en tout cas pour faire une coupure, vers ces " pays chagrin ", parce qu’il sait bien aussi qu’il va dans des pays qui ne sont ni faciles, ni dociles, il sait très bien qu’il n’en est rien ; en même temps, il part vers des lieux où le soleil apparaît et disparaît pratiquement aux même heures tous les jours, comme dans 'Les Mains D’Or' dans le dernier disque. En conclusion son rêve c’est d’aller voir le lever et le coucher du soleil.

Cet appel au soleil du refrain, c’est un peu la clé de la chanson qui se déroule pendant la nuit comme nous en avons déjà parlé…

Oui mais lorsqu’il rêve " de tropiques tropicaux, pleins d’eau à trente degrés… ", le personnage sait très bien que ce sont des images d’Epinal et j’en parle. Lui se dit " il faut faire un break, si je reste là, je suis mort. J’vais arrêter et me retrouver au placard à tous les coups et en plus, c’est pas si sûr que je grimpe les étages de la marge parce qu’ils vont vite m’emmerder avec cette hiérarchie à la con". Comme je l’ai déjà dit, c’est une chanson très provisoire et que j’ai voulu électrique à ce point là. La seconde version de 1981, celle que l’on joue actuellement est beaucoup plus puissante que la première (1976), je trouve qu’elle ouvre bien le spectacle parce qu’elle " scotche " un peu le public. Ceux qui l’aiment, sont contents de la réécouter et ceux qu’ils ne la connaissent pas vraiment la découvre en se disant " nom de dieu… ". En plus je suis très distant, je suis au fond de la scène et je ne descends vers le devant qu’à la dernière minute. On m’aperçoit simplement…

Ces lumières très violentes, c’est voulu comme un choc ?

Oui, c’est voulu comme un choc, comme une usine la nuit qui devient monstrueuse parce qu’on ne sait pas exactement qui travaille, qui fait quoi et pourquoi il le fait et quand tout cela va péter.

Donc cette ambiance métallique avec ces ombres et ces halos de lumières qui tournoient en tout sens symbolise l’usine?

C’est travaillé comme une usine fantastique qui sortirait un peu de l’univers de Bilal (auteur et dessinateur de BD), à la fois antique et post-moderne, pourrie et troisième millénaire. C’est un mélange et une ambiance à la Blade Runner (film de Ridley Scott – 1982), où le neuf est déjà vieux mais ça continue quand même à marcher. C’était un peu le cas de ces usines là. Les nouveaux laminoirs sont complètement clean, tout y est automatisé et les mecs sont là pour surveiller. A l’époque de la chanson il y avait encore énormément de choses qui se faisaient à la main, y avait de la sueur. Les fonderies, c’était à la fois très sensuel et très dangereux parce que la silice ça bouffe complètement les bronches et les ouvriers ont presque le même problème que les mineurs au niveau accident ou maladie du travail : ça brûle, c’est pas un univers pour les gamins. C’est pour cela qu’il y a aussi un côté viril dans cette chanson.

 

- DANS LA LOGE, JUSTE AVANT LE CONCERT -

 

 

 

 

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