FICTION PLANE:
trois pilotes dans l'avion

Vous avez suivi The Police en Amérique du Sud ?

Pete Wilhoit : Malheureusement non. Apparemment c'était génial.

Joe Sumner : Oui, à cause des seins.

Seton Daunt : En Europe, ça a été l'euphorie, de ce côté-là. Le public était tout le temps debout.

Et le stade de France ?

Seton Daunt : Hallucinant. On se serait cru en 1984.

Pete Wilhoit : C'est à la suite de ça qu'on a décidé de jouer au Nouveau Casino. On a eu envie de faire un vrai concert à Paris. Et avec l'aide de quelques personnes, on a réussi.

Joe Sumner : "Yes, we can."

Pete Wilhoit : Encore un concert extraordinaire.

Vous avez fait le bœuf sur scène avec The Police ?

Seton Daunt : Une fois oui, mais ce n'était pas vraiment faire le bœuf.

Pete Wilhoit : A Hawaii, on a joué un de leurs titres, 'Next To You'.

C'était comment ?

Pete Wilhoit : C'était marrant. Stewart (Copeland) s'est pointé avec sa guitare et des gants blancs (Joe rit). Andy (Summers) n'a rien compris.

Seton Daunt : J'étais branché sur son ampli, réglé deux fois plus fort que lui. Je ne suis pas sûr qu'il ait vraiment apprécié (rires).

Pete Wilhoit : Et Joe s'est planté dans les paroles.

Tu chantais quoi ?

Joe Sumner : "Numma numma numma numma num…"

Pete Wilhoit : Ce qu'il pouvait.

Joe Sumner : Je chantais 'M & M' encore et encore.

Pete Wilhoit : On s'est bien éclaté.

Joe Sumner : Oh ça oui !

Pete Wilhoit : Tu sais, le meilleur de tout cela c'était... toute l'équipe a été vraiment adorable avec nous sur la tournée. A la fin, ils ont tous débarqué sur scène en danseuses hawaiiennes pour nous piquer nos instruments. C'était comme une grosse fête qui se terminait.

Joe Sumner : Tu as eu droit à un lap-dance par un travesti samoan.

Pete Wilhoit : Enorme ! Et puis, on était à Hawaii. Que demander de plus ?

C'est difficile d'assurer la première partie de The Police quand on a l'habitude des petites salles ?

Joe Sumner : Disons qu'on ne peut pas se laisser aller. On a l'impression d'être en showcase à chaque fois, comme le mec qui vend sa marchandise dans la rue.

Seton Daunt : Ça n'a rien à voir quand le public connaît tes chansons.

Joe Sumner : Et qu'il risque de partir s'acheter un sandwich parce qu'il s'ennuie.

Je ne me suis jamais dit que Joe avait la voix de son père. Mais à l'opéra, avec Welcome To The Voice (au Théâtre du Chatelet en novembre 2008) c'était assez troublant. Tu en penses quoi Joe ? Ta voix ressemble-t-elle à celle de Sting ?

Joe Sumner : Oui, mais la mienne est un peu plus sombre et plus rock.

Pete Wilhoit : La tienne est plus nerveuse, plus râpeuse par moments.

Joe Sumner : C'est les joints, ça

Vous l'avez vu dans l'opéra ?

Pete Wilhoit : J'ai vu une séquence sur internet. C'était pas mal. Bravo ! Encore !

Joe Sumner : Je n'ai pas été complètement ridicule, je suis content.

C'était un moyen de montrer que tu sais chanter, sans te prétendre chanteur d'opéra non plus.

Joe Sumner : Oui, eux sont délirants.

Comment trouves-tu Sylvia Schwartz par exemple ?

Joe Sumner : Elle est impressionnante. Elle, je lui dis "oui" tout de suite. Sans micro, rien, sa voix remplit la salle du Chatelet. L'opéra et tout ce que ça implique, je ne suis pas sûr d'aimer, en fait. Mais rien que de pouvoir chanter avec autant de puissance et de fluidité, c'est fantastique.

Pete et Seton, vous avez des musiciens dans vos familles ?

Seton Daunt : Oui, mon frère. Il joue dans un groupe, The Malatovs.

Pete Wilhoit : Mon grand-père était pianiste. Mon père faisait un peu d'harmonica. Mais je n'en ai rien su jusqu'à mes 20 ans, je crois. Un soir, j'entendais du bruit dans le grenier et je l'ai trouvé là, dans un coin, avec son harmonica… Je plaisante. Mais c'est à peu près tout. J'ai eu la chance d'être soutenu par mes parents quand j'ai voulu faire de la batterie. Ce qui n'est pas donné, vu le bruit que ça fait. Ils ne m'ont jamais dit: "Trouve-toi un vrai boulot !" Ils m'ont encouragé à faire ce que j'aimais. Et voilà !

Vos familles voient vos concerts ?

Seton Daunt : Parfois.

Comment réagissent-ils ?

Seton Daunt : Ils demandent d'abord où est la bière. C'est la priorité absolue. Après, le seul moyen de savoir s'ils sont soûls ou non, c'est de regarder si leurs cols sont remontés. Non, ils adorent venir. Mais ça me rend nerveux de savoir qu'ils sont dans la salle. Pas parce que je dois jouer, mais parce que j'ai peur qu'ils me fichent la honte.

Tu pourrais peut-être les garder dans les coulisses ?

Pete Wilhoit : Non, ils sont ingérables. C'est même pas la peine d'essayer.

Joe, ta sœur se lance aussi dans la musique, non ?

Joe Sumner : Ouais, elle assure. Coco est géniale.

Elle a un groupe ?

Joe Sumner : Oui, mais je préfère quand elle joue seule.

On m'en a beaucoup parlé mais je n'ai pas encore entendu ce qu'elle fait. C'est bien ?

Joe Sumner : C'est fabuleux. Attends un peu, tu en entendras forcément parler.

Et une rockstar de plus dans la famille !

Joe Sumner : Ouais.