Pas encore de clip officiel pour le nouvel album de Patrick Watson, Wooden Arms. Nous vous proposons donc de découvrir trois titres de ce disque enregistrés au cours d'une session privée, dans les stufios de la radio WYNC à New York.

- enfin le paradis -

C'est auréolé d'une gloire encore toute fraiche, acquise avec la précédente et bien nommé galette numérique Close To Paradise, que Patrick Watson effectue aujourd'hui avec Wooden Arms (littéralement : bras de bois) cette percée définitive dans la cour des grands. Titre après titre (11 au total) tout est gracieux, élégant, subtil, délicat, frémissant, comme dans cette cinquième plage instrumentale sans éléments rythmiques, tout simplement nommée 'Hommage', ou dans cette ballade flower power aux embruns cajuns, sussurée par une voix (voie) féminine qu'on aimerait suivre à l'infini ('Big Bird In A Small Cage').

- les bras m'en tombent -

Lorsqu'on m'a glissé le cd promo de Wooden Arms entre les doigts en me disant « écoute, tu m'en dira des nouvelles », j'ai naturellement répondu par une moue teintée de scepticisme. Non pas que je sois blasé mais plutôt échaudé, dirons-nous, par quelques recommandations ultérieures. Dès la première écoute, les bras m'en tombent ; ces Wooden Arms là m'ont volé les miens. Je suis planté là tel un arbre centenaire, sensible au moindre frémissement des feuilles au moindre frôlement de la vie. Moi qui ne rêve que de forêt, m'en voilà partie intégrante...

Les professionnels de l'étiquettage pour musique soldée qualifient déjà Patrick Watson de "nouveau Jeff Buckley", mais c'est lui faire outrage que de le comparer à quiconque, tant la musique qu'il élabore comme une potion de druide avec ses comparses lutins des forêts, est libre et sans contrainte. Retenez bien leur nom, Patrick Watson And The Wooden Arms, car cette troupe forestière là risque bien de faire vibrer vos murs jusqu'au séisme, vous obligeant à vous ruer hors de chez vous pour partir à la découverte de leur musique en live (s'il ne passent pas dans le coin à ce moment-là, il ne vous reste plus qu'à vous débrouiller pour tenter de trouver un elfe conciliant dans la forêt la plus proche, afin de poursuivre le voyage).

- du gui que l'on prend dans ses doigts -

Fermez les yeux et leur 'Traveling Salesman', qui fait écho à un titre des Beatles au mieux de leur forme ('For The Benefit Of Mr Kite', Sgt Pepper, 1968) devient Bilbo le Hobbit traversant maintes contrées mystérieuses et périlleuses. Rouvrez-les et 'Machinery Of The Heavens' vous entraîne dans une folle ronde printanière autour d'un chêne fleuri, au milieu des druides et autres fées aux longues chevelures dorées ou scintillent les pollens.

Amateurs de nouvelles sensations, oubliez les drogues chimiques ou les champignons hallucinogènes et optez pour cet album qui s'écoute en phase repos. Moins cher, moins risqué et plus efficace08/05/2009

Le succès international généré par la sortie de Close To Paradise (2006) a permis au groupe montréalais d’effectuer une tournée de deux ans; l’album Wooden Arms est en quelque sorte l’histoire, en mots et en musique, de ce périple qui les a conduits aux quatre coins du globe.

Que ce soit avec le son piano-bicyclette de 'Beijing', avec la chaleur de la Nouvelle-Orléans dans 'Big Bird In A Small Cage' ou encore avec l’envoûtante valse à saveur européenne qu’est la chanson-titre, on ne peut faire autrement, en écoutant Wooden Arms, que de se sentir transporté sur la route avec le groupe – une route palpitante, parfois plus calme, mais jamais ennuyante…