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WELCOME TO THE VOICE
un mythe ouvrier

 

 

-cinq représentations, du 20 au 25 novembre au Théâtre du Chatelet,
pour une création mondiale

Après Edward Aux Mains D’Argent et The Australian Ballet, le théâtre Châtelet met à l’honneur l’opéra, à travers une création mondiale de Steve Nieve et Muriel Teodori, Welcome To The Voice, du 20 au 25 novembre prochain. En exclusivité, Culturclub a assisté aux répétitions d’un spectacle très attendu, mesurant Sting et Elvis Costello à de jeunes voix lyriques.

20/11/2008

>>accueil

- par Delphine LAURE & Gert-Peter BRUCH-

 

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- audacieux « cross-over » -

Placé sous le signe de l’originalité, Welcome To The Voice se distingue également par l’étonnant contraste entre les différents timbres. Les voix rock de Sting, Joe Sumner et Elvis Costello (à qui les auteurs ont confié le rôle d’un cynique commissaire de police) dénotent de celle des cantatrices et leur rencontre scénique est d’une grande audace. « Je souhaitais que les comédiens tout comme les musiciens participent [à leur interprétation]… Occasion pour eux d’improviser au milieu d’une musique très écrite » confie Muriel Teodori, qui veut ainsi proposer un opéra différent à chaque représentation.

- Sting en demi-dieu -

Passé le long prologue musical, le spectacle démarre vraiment, Sting apparaît, méconnaissable. Barbe de quinze jours, tenue ample et grise, allure voûtée, il avance un bourdon à la main, chantant d’une voix puissante une complainte nonchalante. Si l’on se doutait, dans notre imaginaire, qu’il n’apparaîtrait pas en tenue de star du rock, on reste surpris par une telle métamorphose.

L’histoire se veut simple. C’est celle de l’ouvrier métallurgiste Dionysos, fils d’un immigré grec qui tombe amoureux d’une voix. Celle de Lily. Il en sera comme envoûté. Sting explique son coup de cœur pour ce premier rôle, qui emprunte son nom au célèbre demi-dieu : «je me suis reconnu dans ce personnage qui ose subvertir les règles sociales. Je suis né dans un quartier ouvrier, près de Newcastle. Comme Dionysos, j'ai choisi d'abandonner mon existence formatée, celle d'un instituteur sans espoir, pour m'aventurer dans la musique.»

- Anachronismes et intemporalité -

L’intrigue toute entière se déroule sur les marches du Théâtre du Châtelet lui-même. La scène n’est habillée pourtant que d’un simple banc. D’ailleurs une remarque s’impose à ce sujet : aurait-on imaginé ce genre d’apparat à l’époque de Dionysos ? Comme si la mise en scène de Muriel Teodori illustrait l’absence de frontières et l’intemporalité souhaitée pour cet opéra, afin de faire du classique « un principe qui résiste à la modernité » (citation de Steve Nieve). Le spectateur est immédiatement interpellé par cet anachronisme. D’autant plus qu’il n’est pas isolé. Au fur et à mesure que la pièce avance, le public pourra compter les « anomalies » et s’en amuser : Dionysos, Dieu du vin buvant dans un thermos ; un membre du chœur, un sandwich à la main… On vous laisse découvrir le reste par vous-même pour que le charme reste intact.

- Un spectacle charnel -

Outre la performance vocale époustouflante des artistes lyriques, on note une mise en scène épurée et symbolique qui met d’autant plus en lumière le talent des interprètes. Et le terme de lumière n’est pas anodin, « ici, il illustre le temps », explique Bernard Arnould, responsable du décor.

Autre point culminant du spectacle, sa dimension charnelle. Les mains y prennent une importance toute particulière. Entre gifles, empoignades, gestes de révolte et caresses, les doigts ne cessent d’être en action. On ne s’attend d’ailleurs pas à voir Sting en si mauvaise posture, malmené par les sbires du commissaire de police Elvis Costello. Tantôt empoigné par son ami (joué par son fils), tantôt manipulé comme une poupée de chiffon par trois fantômes féminins… la force légendaire de Dionysos est donc désacralisée, comme si la metteur en scène, Muriel Teodori, s’était attachée à bousculer nos idéaux mythologiques.

- la voix à suivre -

En résumé, le surprenant opéra Welcome To The Voice, aux accents de comédie musicale façon Broadway, expérimente des univers diamétralement opposés, comme pour nous montrer la frontière parfois fragile entre le rêve et la réalité, le pragmatisme et l’idéalisme, la force et la fragilité. L’œuvre de Nieve et Teodori suggère tous ces thèmes pendant une heure et demi, laissant libre cours à la réflexion de son spectateur. Bienvenue donc à cette voix, qui nous suivra comme une petite musique une fois le spectacle terminé. Pourquoi ? « Parce qu’elle est ce qui nous lie, nous autres êtres humains ». C’est en tous cas la conviction de Dionysos et de tous ceux qui ont mis leur passion au service de cette création mondialefin20/11/2008

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- DIonYsos en prise avec la police -

 

 

 

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