L’exposition Bonaparte et l’Egypte : Feu Et Lumières, nous propose de revisiter l’épopée militaire engagée par Bonaparte en Egypte. Elle se découvre à l’Institut du Monde Arabe de Paris du 14 Octobre 2008 au 29 mars 2009, ainsi qu’au Musée des beaux Arts d’Arras du 16 mai au 10 octobre 2009. Au-delà de la simple conquête d’un territoire, il s’agit de découvrir ici une étape – parfois méconnue – de cette longue épopée Napoléonienne qui verra s’élever puis s’effondrer les ambitions d’un homme au destin exceptionnel.

20/11/2008

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- par Arnaud GAUTIER -

- le contexte historique de l’exposition -

L’épisode de la campagne d’Egypte est à la fois riche et sombre. Un peu comme le titre de cette très belle exposition : Bonaparte et l’Egypte / Feu et Lumières (1769-1869). Pour resituer l’expédition dans le contexte historique de l’époque, il faut imaginer un général Bonaparte fraichement auréolé de gloire suite à sa première campagne militaire remportée en Italie (batailles d’Arcole, de Castiglione et de Rivoli). L’instance politique suprême française est alors assurée par le Directoire (1795). Ce dernier mène à bien une guerre sans merci contre toutes les coalitions contre-révolutionnaires. Nous sommes en 1797, soit moins de 10 années après la prise de la Bastille et toute l’Europe se mobilise contre la France pour endiguer l’hémorragie des ses concepts révolutionnaires et surtout de ses armées.

- une entreprise politique et culturelle
à la solde des ambitions d’un seul homme -

On peut alors se poser la question : pourquoi l’Egypte ? Pourquoi guerroyer si loin de ses frontières quand celles-ci semblent encore si fragiles ? L’analyse doit être faite sous l’angle géographique, sous l’angle politique et sous l’angle culturel. La région est un point de passage obligatoire vers la route des indes et de l’empire anglais d’Orient. On dit aussi que les conseillers du président du Directoire (Barras) avaient pour objectif d’écarter un temps l’ambitieux général des cercles du pouvoir.

Enfin, sur un plan culturel, l’Egypte et l’orient ont toujours fasciné Bonaparte. Il reste persuadé qu’une main mise sur cette Terre mystérieuse – berceau des civilisations méditerranéennes - confèrerait à la jeune république Française une puissance supplémentaire.

- la campagne d’Egypte : conquêtes
et revers de l’armée française -

C’est donc au mois de mai 1798 – mandaté par le Directoire - que Napoléon s’embarque à Toulon pour l’Egypte. Il vient d’avoir 29 ans et est l’un des plus jeunes généraux de l’armée révolutionnaire. Il emmène avec lui une armada composée de plusieurs centaines de navires de guerre. Ce corps expéditionnaire compte 36.000 hommes et 10.000 marins, le tout sous les ordres des commandants Berthier, Lannes et Murat. L’armée d’orient comprend aussi des équipes complètes d’experts, composées d’ingénieurs, de géologues, de chimistes, de physiciens, de zoologistes, d'antiquaires, de mathématiciens et de tous savants pouvant aider à la récolte, à l'inventaire et à la classification des richesses d’Egypte.

C’est d’abord l’île de Malte qui tombe sous les canons des navires français. Puis, l’armada de Bonaparte – défiant les vaisseaux anglais - pointe ses canons sur Alexandrie qui tombe à son tour, au début du mois de Juillet 1798. Commencent alors une période intense de trois années de combats, que les historiens appelleront plus tard la campagne d’Egypte et de Syrie. Ces batailles célèbres – quasi légendaires – nous sont exposées tout au long de l’exposition : celle des Pyramides, avec la prise du Caire pour point d'orgue, celle du Mont Thabor contre les cavaliers mamelouks et turcomans, celle D’Aboukir qui voit la débâcle de la flotte française démise par les Anglais de l’Amiral Nelson.