Pour tenter d'informer, il faut souvent commencer par abattre les lieux communs. L'image de Laurent Gbagbo véhiculée par les médias français, à force de raccourcis mal intentionnés ou de montages de reportages déloyaux, est souvent celle d'un dictateur débile, car en dehors de toute réalité. Or, comme nous l'évoquons avec Jacques Vergès et Roland Dumas, l'homme est un démocrate très cultivé, historien de surcroit.

Vergès démonte ensuite l'idée qui veut que le peuple cherchait à se débarrasser du Président Gbagbo : « si les français n'étaient pas intervenus d'une manière aussi cynique, Gbagbo serait au pouvoir. La résistance de la population abidjanaise a forcé les autorités françaises à jeter le masque et à intervenir ouvertement. » Et Roland Dumas d'ajouter : « l'histoire rétablira les choses. »

Même déchu, Gbagbo a beaucoup plus d'amis qu'on ne le dit. Exemple avec la Gambie qui refuse de reconnaître Ouattara comme le président légitime de la Côte d'Ivoire. Quant à la communauté internationale, Jacques Vergès ironise : « elle a ignoré l'existence d'un milliard de chinois pendant 15 ans, jusqu'à ce que de Gaulle reconnaisse la Chine. La communauté internationale c'est la Sainte Alliance ! »

Quant à la force Licorne qui n'a pas su empêcher les massacres commis par les "troupes républicaines" alors que son rôle est de protéger les civils, Vergès rappelle qu'elle « a préféré rester à Abidjan pour tirer au canon sur la Présidence de la République. »