Jacques Vergès nous dit quel est, selon lui, l'un des intérêts du livre qu'il vient de publier avec Roland Dumas : celui de mettre en lumière cette violence que déchaîne les troupes d'Alassane ouattara contre les partisans de Laurent Gbagbo. Les fraudes, dénoncées à renfort de documents, prouveraient que Ouattara était prêt à arriver au pouvoir par tous les moyens, sans se soucier des conséquences : « l'ambition de Monsieur Ouattara a créé un abcès purulent qui va se répandre dans toute la région. Comment voulez-vous que les ivoiriens considèrent comme l'un des leurs celui qui arrive dans le pays en disant aux français "venez tirer sur mes compatriotes pour que je m'assoie sur le trône"» Il reproche à l'ami de l'ONU et de la France de ne pas avoir désavoué les hommes ayant tué des civils. Quant à Roland Dumas, il dénonce sur ce sujet l'attitude des exécutants qui demandent leur part de butin, pratiquant « les mœurs de la guerre d'autrefois. »

Jacques Vergès explique que l'opinion française a été abusée dès le départ en raison du contrôle des infos distillés à la grande majorité des médias par le gouvernement. La presse française se rend aujourd'hui compte que ceux qui ont pris le pouvoir sont « les grande compagnies du Moyen Âge. Les dés sont jetés, nous allons vers une pourriture de la situation. » Roland Dumas cite l'exemple d'Oradour-sur-Glane pour démontrer qu'une réconciliation en l'état est désormais impossible. Il conclut par un message adressé aux ivoiriens : « la vérité apparaîtra un jour ou l'autre et nous allons y contribuer. »