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J-M BLAS DE ROBLÈS

les tribulations des tigres

 

 

-l'auteur était présent au Salon du livre 2009 pour Là Où Les Tigres Sont Chez Eux (Éditions Zulma)

Philosophe, historien, archéologue de terrain, Jean-Marie Blas de Roblès est un voyageur érudit, qui a posé ses bagages aux quatre coins du monde : de la France à la Chine, en passant par le Brésil, l’Italie, la Lybie… Auteur de nouvelles, de romans, de poèmes, d’essais, cet homme de lettres a connu la consécration en 2008, grâce au succès de son troisième roman, Là Où Les Tigres Sont Chez Eux. Encensé par la presse, ce livre réjouissant, qui mêle aventures et savoirs, a été récompensé par le prix Médicis, le prix du Roman Fnac et le prix du Jury Jean Giono. Sur le stand de son éditeur, Zulma, Jean-Marie Blas de Roblès nous a ouvert les portes de son univers.

06/04/2009 >> accueil

- propos recueillis par Frédéric VIAUX -

***

- JEAN-MARIE BLAS DE ROBLÈS -

Là Où Les Tigres Sont Chez Eux - Éditions Zulma

 

 

interview: 'LES TRIBULATIONS DES TIGRES'


À l’automne dernier, votre roman, Là Où Les Tigres Sont Chez Eux, figurait dans les sélections des prix littéraires les plus prestigieux. Quelle a été votre réaction en décrochant le Médicis ?

De l’étonnement, vraiment. La rumeur annonçait que le prix serait décerné à Jean-Paul Enthoven. Le jour de la remise, je n’étais donc pas présent, j’étais chez moi, à Orléans. Ce prix m’a bien sûr comblé, car il est renommé pour sa qualité littéraire. C’est un double cadeau, pour moi et pour mon éditeur. Et puis cela augmente les ventes, 70 000 exemplaires environ à ce jour.

Racontez-nous la genèse de ce livre…

Tout est parti d’un petit résumé biographique lu dans la revue L’Œil, lors de mes études de philo, dans les années 1970. Il était question d’un jésuite, devenu une curiosité. Un homme qui s’était trompé sur tout. J’y ai vu la possibilité de créer un personnage littéraire grandiose par son extravagance, un autre Don Quichotte

Combien de temps vous a pris la rédaction de ce roman foisonnant ?

Il y a d’abord eu une phase de documentation, de redécouverte du XVIIe siècle. Ce sont dix ans de recherches, entre autres activités. Et puis il m’a fallu dix autres années pour la rédaction proprement dite.

Cela paraît extrêmement long…

C’est un travail d’artisan.

Comment s’organisent vos journées d’écrivain ?

Comme un ébéniste, j’ai des horaires de travail. De 8 heures à 17 heures.

Est-il facile, pour votre entourage, de s’adapter à votre activité ?

Je dois être un des écrivains les plus vivables… Après mon travail de la journée, je vais chercher mes enfants à la crèche. J’essaie de ne pas mélanger ma vie de famille et mes angoisses d’auteur.

A-t-il été aisé de trouver un éditeur pour ce roman de près de 800 pages ?

Non. J’ai achevé ce livre en 1997. Mon éditeur d’alors, Le Seuil, n’en a pas voulu. Une dizaine d’autres éditeurs l’ont refusé également. Je l’ai donc gardé dans mes tiroirs pendant dix ans. J’ai continué mes activités en archéologie, en me disant que je ferais de la littérature sans être publié.

Éprouvez-vous aujourd’hui un sentiment de revanche ?

Non, je comprends les lois du marché. Pour les éditeurs, ce n’est pas évident de publier un aussi gros manuscrit, alors qu’ils peuvent publier plusieurs petits romans pour le même prix. Mais j’avais quand même l’impression d’avoir fait un beau meuble. Et je me dis aujourd’hui que les choses sont à leur place.

Quel sera le sujet de votre prochain livre ?

Ce sera un roman plutôt intimiste, sur la rédemption de deux personnages l’un par l’autre.

Quelles sont vos lectures fondatrices ?

Tout Flaubert, tout Borgès. Flaubert pour la simplicité de la langue, simplicité acquise par le travail. Borgès pour sa façon de manier le paradoxe, de mêler littérature, philosophie, mystique, religion. Borgès, c’est moins pour la langue que pour la construction narrative, ses métaphores de la vérité, sa figure du labyrinthe.

Quels sont vos derniers coups de cœur littéraires ?

J’aime beaucoup la littérature sud-américaine. Des auteurs comme Bolano, Fuentes, Carpentier… J’apprécie leur façon d’embrasser le monde tout en racontant des histoires. Ils créent des « livres-totalité ».

Est-ce votre définition de la littérature ?

Pour moi, écrire c’est raconter des histoires tout en faisant briller la langue.

Comment naît votre inspiration ?

L’acte créatif est d’abord poétique. Tout part de la poésie, dans laquelle j’insère du romanesque, de la philosophie…

Que représente pour vous votre bibliothèque ?

C’est Babel, il n’y a jamais assez de livres. C’est là où je me sens à l’aise, où je travaille, toujours fenêtres fermées. Je préfère la lumière électrique à la lumière du soleil. J’aime cette intimité, cette chaleur, j’ai besoin de ce cocon pour me raconter des histoires, faire un travail de rêveur.

Qu’y trouve-t-on ?

Romans, philo, dictionnaires, beaucoup de rayons consacrés à l’histoire, à l’archéologie, beaucoup de livres sur l’Asie, la Chine… Une dimension encyclopédique.

Quel lien établissez-vous entre la littérature et les autres arts ?

Ma démarche vise une totalité, une synesthésie. Ce que j’ai essayé de faire dans Là où les tigres sont chez eux, c’est un roman qui mêle toutes les formes possibles de romans, mais aussi la musique – le livre est construit en partie comme un oratorio baroque – ou encore la peinture. D’ailleurs, sur mon site blasderobles.com, on trouve un index iconographique où sont recensées les œuvres que j’évoque dans le roman.

Quels sont vos goûts personnels en musique et en peinture ?

J’aime par-dessus tout les Suites Pour Violoncelle Seul de Bach, interprétées par Pablo Casals. Je peux les écouter en boucle, indéfiniment. En peinture : Egon Schiele. Ou encore les Flamands.

Et le cinéma ?

Je suis extrêmement difficile. Je n’aime pas le cinéma qui ne fait que raconter une histoire. Il y a les livres pour ça. J’aime le travail de l’image, tout ce qui peut donner cours à la folie : les films de Bergman (Les Septième Sceau, La Nuit Des Forains), Fellini, Greenaway… Mais je ne supporte pas le cinéma de Bresson, par exemple.

Daniel Pennac est actuellement sur une scène parisienne pour lire Bartleby, de Melville. Seriez-vous tenté par ce genre d’expérience ? Si oui, quel livre souhaiteriez-vous lire au public ?

Lire à haute voix est un plaisir. Je le fais souvent lors de mes conférences en archéologie. Pour une lecture sur scène, je choisirais des textes antiques, la Correspondance de Synésios de Cyrène ou les Métamorphoses d’Apulée, afin de tisser des liens entre passé et présent, montrer que ces textes sont très vivants, très contemporains. On y retrouve les mêmes problèmes, les mêmes doutes, les mêmes angoisses que ceux que nous connaissons aujourd’hui. Et puis il y l’humour. Un livre écrit deux cents ans avant Jésus-Christ peut encore nous faire rire. La nature humaine n’a pas changé…

Là Où Les Tigres Sont Chez Eux de Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS, éd. Zulma 784 pages – 24,5 €.

 

- JEAN-MARIE BLAS DE ROBLÈS -

 

 

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