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Serge GAINSBOURG: des images et caetera

 

 

-du 21 octobre 2008 au 01 mars 2009, Cité de la Musique, Paris 19e

En ces temps où on reparle tant de Brel (voir notre article) et de Coluche (sur les écrans des mercredi) la Cité de la Musique, à la Villette, propose de redécouvrir une autre immense figure du paysage artistique hexagonal : Serge Gainsbourg, alias Gainsbarre. Au delà du chanteur aimé du plus grand nombre, l'occasion de se pencher sur le parcours d'un artiste complet : peintre, écrivain, réalisateur, acteur… Et pour cela, Frédéric Sanchez, le commissaire de l’exposition, a fait la part belle aux images. Voici un avant-goût de ce qui s'annonce comme l'événement culturel de la saison.

12/10/2008 >>accueil

- par Céline TRIDON -

 

- une tête de chou à la Villette -

« Je suis indécent par ma décence ». A la fois timide et séducteur, poète et provocateur, « l'homme à la tête de chou » s'est imposé comme une figure incontournable de la chanson française... Mais pas seulement, comme le démontre cette exposition de la Cité de la Musique de la Villette qui, l'année du quatre-vingtième anniversaire de sa naissance, met Serge Gainsbourg à l'honneur. L’enjeu de cette exposition très attendue, qui se présente comme un véritable hommage, sera justement de montrer toutes les facettes d'un personnage hallucinant, que le monde entier nous envie et qu'aucun français n'a pu oublier, plus de dix-sept ans après sa disparition. Gainsbourg n'était pas seulement l'auteur-compositeur-prococateur à succès qui faisait exploser l'audimat en brûlant un billet de 500 francs à 7/7 ou en disant "I want to fuck her" devant une Withney Houston abasourdie. Gainsbourg fut aussi peintre, cinéaste, écrivain, acteur et pianiste de bar.

- une ballade en mélodies -

Pour aller à la rencontre de cet artiste sonore et visuel, ll était loique de faire appel à l’image. Elle se décline ici sous toutes ses formes : photos, vidéos, films, peintures. L’artiste et illustrateur sonore Frédéric Sanchez est le commissaire de ce rendez-vous, à mi-chemin, au final, entre l’exposition et l’installation : « Gainsbourg a beaucoup de points communs avec Bob Dylan, David Bowie, Patti Smith. Tous ces créateurs ne parlent pas seulement de musique, mais aussi de littérature, de peinture… Ils ne sont pas cloisonnés dans un seul domaine. C’est le point de départ de l’exposition. » indique-t-il.

Gainsbourg 2008 s'articule autour de la mise en espace de trois formes d'expression différentes : les mots, les images et les musiques... tout en gardant dans l’esprit que le visiteur est invité à suivre un voyage onirique, à travers la sensibilité de l’artiste Gainsbourg, ses références, ses sources d’inspiration. Des totems thématiques de trois mètres de hauteur proposent documents photographiques et audiovisuels. Les images défilent et les sons se déplacent dans l’espace : écrans d’images synchronisés, composition sonore spatialisée… Le visiteur crée ses propres rythmes en passant d’une « époque » à l’autre…

- des toiles au papier à musique -

La première d’entre elles : la « période bleue ». « C’est un clin d’œil à Picasso, une citation de Gainsbourg lui-même. Il évoquait les débuts de sa carrière comme sa période bleue. On pense aussi au blues, à une forme de mélancolie liée au déracinement… » explique Frédéric Sanchez. En effet, né à Paris en 1928 mais de parents russes, le petit Lucien Ginsburg (de son vrai nom) se sentira pendant longtemps l’âme d’un déraciné. Son père prend soin de lui enseigner le goût de l’art et de la création, en l’initiant au piano et à l’étude des génies musicaux des XIXe et XXe siècles, tels que Stravinsky ou Chopin.

N'en déplaise à son père, Lucien tombe sous le charme des rengaines populaires de Charles Trénet et des odes dramatiques de Fréhel. Mais il découvre surtout la peinture. Etudiant aux Beaux-arts, il travaille d'arrache-pied pour tenter de réussir un chef d'œuvre échafaudé dans son esprit. Il n'y parviendra jamais. Eternel insatisfait de son travail pictural, il délaisse peu à peu les pinceaux au profit des partitions musicales, allant jusqu'à brûler toutes ses toiles dans un accs de rage (ou de déception). Une sera sauvée, son autoportrait réalisé en 1957. celui-ci sera présentée pour la première fois au public grâce à la Cité de la musique.

- « un poète assassiné par la société de consommation » -

Une photographie de l’agence Roger Viollet montre Serge Gainsbourg face à l’une de ses toiles aujourd’hui disparue. C’est ainsi que ce premier ensemble de l’exposition dévoile les années d’apprentissage de Serge Gainsbourg. De peintre maudit à chansonnier prometteur, il n’y a qu’un pas, ou plutôt des rencontres : celle de Boris Vian, par exemple. Serge Gainsbourg lui emprunte un certain sens du cynisme et de la dérision : désormais il écrit et chante ses propres textes, arborant dès le départ un style insolent qui ne laisse personne indifférent.

Vient ensuite la mode des yéyés qui donne souffle à la deuxième partie de l’exposition. C’est une période de création prolifique pour Serge Gainsbourg, qui passe du statut de « chansonnier prometteur » à celui de directeur artistique. A ce titre, il suit une trajectoire non sans ambiguïtés : d’une part, il s’attache les faveurs du grand public en signant plusieurs tubes yéyés. De l’autre, il reste la figure de proue d’un certain avant-gardisme musical, empruntant anglicismes et en brassant les styles, allant jusqu'à faire réaliser les arrangements de ses chansons par les ténors de la pop anglaise. Il multiplie les expériences et les collaboations. Ainsi, en 1967, participe-t-il à la comédie musicale Anna (avec Anna Karina, la muse de jean-Luc godard) diffusée sur l’ORTF. Extraits et séquences du making-off sont présentés dans l’exposition.

Signalons, à ce stade, la belle participation de l’Ina (institut national de l’audiovisuel) qui permet au public de la Villette d’apprécier plus de 120 morceaux interprétés par Serge Gainsbourg dans des émissions de variétés. En 1973, devant la caméra de l'émission A Bout Portant, il déclarait : « je ne suis qu’un poète assassiné par la société de consommation ». Belle lucidité de la part d'un showman pas comme les autres qui aura joué avec les productions télévisuelles pendant plusieurs décennies. L’un des shows les plus emblématiques de cette période reste le flamboyant « Show Bardot », que les visiteurs pourront redécouvrir. Mais Gainsbourg, c’est aussi une vie privée aussi décomplexée et fantasque que ses chansons...

 

- 1965 : Aux côtés de Pierre VERNIER, jouant
dans un épisode des Cinq dernières minutes -

 

 

 

 

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