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Manu CHAO à Bercy

 

 

-alors que sa tournée française se poursuit, retour sur le triomphe du chanteur nomade à Paris-Bercy.

Deux Bercy archi-combles pour accueillir le retour de l'enfant prodigue, adopté par l'Amérique latine et le reste du monde.

On a quitté un porte-drapeau du rock alternatif, on retrouve une "star" mondiale. A-t-on perdu au change?.

17/06/2008

- par Arnaud GAUTIER & Gert-Peter BRUCH -

 

 

- la sauce chao -

Manu Chao balance sa sauce maison, la même qu’il mitonne depuis des années à travers le monde. Il impose une musique impulsive mélangeant rock steady, ska jamaïcain, samba latino, reggae, flamenco et rock alternatif. C’est un cocktail détonnant et pimenté qui monte directement à la tête d’une foule conquise à l’artiste et sa troupe, Radio Bamba (c’est le nom que donnaient les révolutionnaires Cubains au système de communication dit « du bouche à oreille »). Les paroles et refrains hispaniques me donnent – un instant - l’envie de me replonger dans mes bouquins scolaires d’espagnol. La rythmique martèle tantôt un tempo de carnaval Brésilien, tantôt un air de feria de Dax (Sud Ouest de la France) ou de Pampelune (Espagne). C’est magique comme une grande communion, un grand élan pacifiste qui gomme la médiocrité des journées grises. Elle fait du bien cette explosion de joie sincère aux parfums populaires…

- manipulations ? -

Par moments, on en vient tout de même à se demander si ce show ne dissimule finalement pas une habile manipulation politico-musicale. Manu Chao tente t-il une approche artistique d’un socialisme de masse ? Force est de constater que – quelque soit notre penchant politique - on tombe sans résistance sous le charme d’un récital gorgé de « propos populaires » au sens noble du terme. En plein concert, le chanteur n’hésite pas a appeler à manifester « Place de la République à Paris » pour contester la venue imminente du Président américain G.W. Bush : « le plus grand terroriste de la planète ». La foule exulte et - le temps d’une courte pause – on serait presque tenté de penser que la musique à vraiment le pouvoir de changer le monde ! Dans un autre contexte on aurait pu crier à la démagogie ici, on se laisse juste bercer par cette douce utopie… Fort le chao ! Les jeunes, en transe, adorent et on en surprend même certains  à hurler : « Libertad ! Democracia ! Esperanza ! Revolucion ! »

- de la mano a la mano -

En me rendant à ce spectacle, moi qui ai eu la chance de voir la Mano Negra sur scène à plusieurs reprises, je souhaitais m’assurer que la formation musicale Radio Bamba avait bien préservé la puissance de l’emblématique groupe alternatif du début des années 90. Et bien mes amis, c’est une certitude : les années passées ont bonifié la base musicale déjà si prometteuse de la Mano. Les années passées, puis très certainement aussi les voyages, les échanges, la curiosité et les inspirations musicales outre Atlantique, puisées principalement au fin fond de l’Amérique Latine.

- marathon festif -

Je savais que Manu Chao remplissait les stades d’Amérique Latine. Ce soir nous avons eu la preuve des miracles réalisés par cet « énergique quadragénaire » : une simple guitare en bandoulière, l’artiste, sans concession et  totalement décomplexé, nous livre des riffs latino accompagnés de poésie et de sincérité. Oui, c’est répétitif à outrance et les non-initiés en seront sans doute chagrinés, mais cela fonctionne parce que c’est assumé. La musique de Manu Chao est comme un permanent pot-pourri qui se régénère sans cèsse sur l’humus des succès passés. Les paroles semblent simplistes, presque enfantines mais elles vous percent le crâne comme une ogive. Vous ne vous en déferez plus. C’est le but. Une fois qu’on a compris cette règle du jeu, tout va. Dans le cas contraire, on peut en venir à trouver ce manège lassant au bout de plus de trois heures. Oui, vous avez bien lu, car l’artiste nous a emporté sans crier gare dans un véritable marathon musical d’un bout à l’autre de ces 3h30 de « concert live » ! Lors de ce premier spectacle parisien, il n’y eut pas moins de 10 rappels pour tenter de rassasier la foule surchauffée. A chaque fois la mécanique repartait de plus belle pour un nouveau tour de chant animé de pogos bouillonnants : tout simplement extraordinaire, du jamais vu pour ma part à Bercy ! Cette tournée s’annonce prometteuse…

 

- communion avec la fosse aux lions -

 

 

 

 

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