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DENNIS HOPPER ou la contre-culture américaine

 

 

-jusqu'au 19 janvier 2009, Cinémathèque Française, Paris 12e

Dennis Hopper, célèbre artiste américain et acteur / réalisateur du révolutionnaire road movie Easy Rider est à l’honneur en ce moment dans les murs de la Cinémathèque Française. A travers une exposition constituée de sa collection personnelle et de ses oeuvres, c’est une occasion unique d’apprécier et d’appréhender l’homme dans toute sa complexité et son talent.

22/10/2008 >>accueil

- par Jérôme CASSÉ -

 

- Hopper, la legende -

Dennis Hopper c’est à lui seul une foule de personnages à jamais gravés dans la légende du cinéma américain et de nombreuses collaborations avec les réalisateurs les plus prestigieux. Car avant de devenir également un réalisateur émérite, il fut, à l'écran, le camarade de James Dean et de bien d'autres ensuite.

Photographe prophète dans Apocalypse Now(1979) de Francis Ford Coppola, toxicomane violent dans Blue Velvet (1986) de David Lynch ou espion receleur dans L’ami Américain (1977) de Wim Wenders, la liste est longue et toute aussi impressionnante. Pour ceux à qui ces films n’évoquent rien ou peu de choses, Hopper est également le criminel fou, fanatique de bombes dans Speed, aux côtés de Keanu Reeves (1994). Autant acteur-réalisateur révolutionnaire (dans tous les sens du terme) qu’humble comédien de la machine hollywoodienne, Dennis Hopper continue sa traversée de plus de cinquante ans d’Histoire du cinéma.

Un monstre sacré qui mérite bien qu’on lui consacre une exposition dans les murs de l'emblématique Cinémathèque Française. Mais attention, Hopper ne se contente pas seulement de performances d’acteurs. Connu des cinéphiles comme l’icône du Nouvel Hollywood, il est un artiste complexe et complet.

- Hopper en chopper -

En 1969, l’Amérique rangée et conformiste, dont les productions Hollywoodiennes se font le relais, voit la naissance d’une nouvelle vague contestataire. Elle en prendra les coups et les critiques de plein fouet. L’avènement de ce nouveau contre-courant culturel (le "Nouvel Hollywood") revendiquant des valeurs libertaires et anticonformistes, est la sortie dans les salles américaines du premier film réalisé par Dennis Hopper lui-même. Easy Rider, road movie jubilatoire, est une véritable révolution cinématographique et culturelle dans une Amérique endormie et aseptisée. Le film marque aussi le début de l’utilisation de bande originale explosive, tel le morceau 'Born To be Wild', resté dans les esprits comme un hymne à la liberté.

Devenu culte, la chevauchée fantastique et psychédélique des célèbres bikers en chopper (Peter Fonda et Dennis Hopper) rapporte cette année-là plus de 20 millions de dollars de recettes. Une somme phénoménale pour une œuvre indépendante au budget ridicule et un beau pied de nez aux studios hollywoodiens avec lesquels Hopper étai en froid depuis quelques années.

Car il n’a pas attendu Easy Rider pour montrer qu’il pouvait être un rebelle. En 1958, alors qu’il est en pleine gloire après avoir joué aux côtés de James Dean dans La Fureur de Vivre (1955) et Géant (1956), il rompt son contrat avec la 20th Century Fox après s’être fâché avec Henry Hathaway sur le tournage de La Fureur Des Hommes. Il n’a alors que 22 ans. Pas "easy" du tout le Hopper. Il assume, quand bien même. Sa carrière en prend inévitablement un coup, vers le bas bien sûr.

- born to be wild -

A la suite d’Easy Rider, Dennis Hopper sera l’un des fers de lance du "Nouvel Hollywood" tel que le rêvent bon nombre de cinéastes. Francis Ford Coppola ou Martin Scorsese sont de ceux-là. S’affranchissant des codes et des conventions imposés jusque-là par les Majors, les réalisateurs prennent le pouvoir, pour ne plus être de simples exécutants. Ils traitent désormais de sujet tabous comme le sexe et la violence.

Au-delà du cinéma, ce courant inspire d’autres formes d’expressions. L’art plastique et la peinture n’y échapperont pas. Ainsi Dennis Hopper fréquente Andy Warhol et collabore à certaines de ses œuvres les plus expérimentales (le film Tarzan And Jane Regained … Sort Of). Visionnaire et précurseur, il est l’un des premiers à collectionner des objets issus du Pop’Art avec des œuvres de Roy Lichtenstein ou Jasper Johns. Très engagé politiquement, il fréquente, de près ou de loin, les figures emblématiques du mouvement contestataire des années 1950 et 1960 tels que Jane Fonda et Martin Luther King. Le cinéaste est aussi un photographe talentueux dont les clichés ont fait régulièrement la une de Vogue et d’Artforum.

Depuis le 15 octobre 2008 et jusqu’au 19 janvier 2009, la Cinémathèque Française propose une magnifique exposition constituée des œuvres de Dennis Hopper, en plus de celles composant sa collection personnelle (dont un portrait de lui par Warhol). Pour nous gâter davantage, une rétrospective cinématographique sélective de l’acteur-réalisateur est proposée pendant la durée de l’exposition. A noter également la présence à l’entrée de la Cinémathèque de la star de ce grand événement, j’ai nommé la célèbre moto chopper conduite par Peter Fonda dans le mythique Easy Rider (la classe !). Incontestablement l’un des temps forts culturels de cette fin d’année 2008, que Culturclub vous recommande vivementfin 22/10/2008

Jusqu’au 19 janvier 2009
Du lundi au samedi de 12h à 19h - Nocturne le jeudi jusqu'à 22h - Dimanche de 10h à 20h - Fermé le mardi

 

Tarifs

Plein tarif : 7 euros - Tarif réduit : 6 euros - Forfait Atout Prix / Carte Cinétudiant : 5 euros

 

Cinémathèque Française
51 rue de Bercy, Paris 12è - M° Bercy (ligne 6 et 14)
Renseignements : 01 71 19 33 33

www.cinematheque.fr

 

Egalement en librairie :

Le livre rétrospectif intitulé "Dennis Hopper et le Nouvel Hollywood"
Format à l’italienne: 258 L x 215 H cm
192 pages
Plus de 200 illustrations
45 euros

 

- dennis hopper et peter fonda
sur leur choppers : born to be wild -

 

 

 

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