Gisèle Halimi est une grande figure de la lutte pour les droits des femmes et plus généralement des opprimés. Culturclub reviendra dans le futur sur son parcours et ses combats et vous propose, en attendant, un sujet vidéo léger qui se concentre sur l'une des facettes d'une personnalité fascinante : celle de la femme de lettres et de l'amoureuse des livres...

Avocate au barreau de Paris, grande féministe (fondatrice avec Simone de Beauvoir et coprésidente de l'association Choisir-La Cause Des Femmes) Gisèle Halimi est une femme de combats -celui de la lutte pour le droit à l'avortement, celui pour la parité hommes et femmes en politique...- mais aussi, et c'est ce qui nous intéresse ici, une femme de lettres. Elle a publié quelques romans mais, après quelques essais marquants et marqués (notamment Quel Président Pour Les Femmes ? en collaboration avec François Mitterrand - Gallimard, 1981), elle a choisi cette forme littéraire pour revenir sur le devant de la scène. Dans Ne Vous Résignez jamais, paru chez Plon le 22 janvier dernier, elle revient sur son parcours riche en événements historiques et décrit les enseignements qu'elle en a tiré.

On cite souvent Simone Veil, à raison, lorsque l'on évoque le combat âpre du droit des femmes à l'avortement. On oublie parfois de rappeler que Gisèle Halimi fut signataire en 1971 du Manifeste des 343 (343 femmes déclarant avoir avorté et réclamant le libre accès aux moyens anticonceptionnels et l'avortement libre) et chef d'orchestre du fameux procès de Bobigny l'année suivante, devenu tribune virulente contre la loi de 1920. Sa plaidoirie magistrale aura le mérite de défricher un terrain très hostile avant la fameuse loi Veil de 1975 sur l'interruption volontaire de grossesse. Ce moment crucial de l'histoire judiciaire du XXe siècle a fait l'objet d'un téléfilm de François Luciani en 2006, Le Procès De Bobigny (France 2), avec Anouk Grinberg dans le rôle de Gisèle Halimi et Sandrine Bonnaire dans celui de la mère de la fille mineure qui cherche à se faire avorter après un viol.

Depuis, Gisèle Halimi, promue officier de la Légion d'honneur en 2006, s'est engagée dans de nombreux autres combats. Elle est récemment devenue membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine, un tribunal d'opinion fondé en mars 2009 sur le modèle du Tribunal international des crimes de guerre, initié par Jean-Paul Sartre et Bertrand Russel au moment de la guerre du Vietnam. Aux côtés, notamment, de Leila Shahid, Gisèle halimi et les autres signataires souhaitent réaffirmer la primauté du droit international comme base du règlement de l'interminable conflit qui oppose Israël à la Palestine. Le but avoué est de mobiliser les opinions pour obliger les gouvernements à mettre en place les mesures indispensables à la fin de l'impunité de l'État d'Israël, dont tous ont en mémoire les dernières attaques dans la bande de Gaza14/04/2009