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Zoom...

- L'ÉCOLOGIE, ENFIN ! -

entretien vidéo avec Daniel Cohn-Bendit et Alain Juppé

alain juppé:

'bordeaux, laboratoire du développement durable'

- interview, cadre, montage : Gert-Peter BRUCH -

Ancien Premier ministre de Jacques Chirac, il avait nommé Corinne Lepage ministre de l'environnement, obtenant notamment des avancées en matière de prévention grâce à l'adoption, le 30 décembre 1996, de la loi LAURE (ou loi Lepage). S'étant mis au vert au Québec, après des tracas d'ordre judiciaire, il en revient en 2006 avec un nouvel intérêt, particulièrement prononcé, pour l'écologie et le développement durable. Soutien actif de Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007, il est nommé ministre d'État, ministre de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables par celui-ci, lors de son accession à la magistrature suprême. Réélu par la suite maire de Bordeaux dès le premier tour, il fait de cette ville un véritable laboratoire du développement durable, s'inspirant, entre autre, de modèles allemands ou nordiques. Cette interview exclusive accordée à Culturclub vous donnera l'occasion d'en savoir plus sur les actions concrètes d'Alain Juppé et de son équipe pour favoriser les énergies renouvelables, lutter contre le gaspillage et éduquer le citadin au respect de l'environnement (retrouvez un autre extrait de cette interview vidéoici).

- par Julie POLIZZI et Gert-Peter BRUCH -

 

- L’ÉCOLOGIE en super-ministère -

L’écologie devait, dès mai 2007, faire son entrée en force dans le premier gouvernement Fillon avec un super-ministère dirigé par Alain Juppé. Mais l'actuel maire de Bordeaux, qui avait mis son poste en jeu lors des législatives qui suivirent l'élection de Nicolas Sarkozy, ne devait occuper son poste qu'un petit mois... L'entrée de l'écologie au gouvernement se fit donc plus timide que prévue mais elle devait prendre tout sons sens lors du fameux Grenelle de l’environnement, en octobre 2007. Avec 270 mesures prévues pour mener la France vers une économie respectueuse de la nature, le projet annonçait une révolution écologique...

Aujourd’hui, malgré les nombreuses déceptions liées à trop de compromis, Jean-Louis Borloo préfère dresser un bilan positif de "l’après grenelle". Même si « ce n'est pas tous les jours spectaculaire, les réalisations sont quotidiennes" », explique celui qui occupe, dans le gouvernement Fillon II, le poste initialement prévu pour Juppé. Pour convaincre, Borloo cite quelques exemples : le début des travaux pour les 400 kilomètres de tramways dans 36 agglomérations; l'appel d'offres lancé pour la réalisation du canal Seine-Nord qui devrait être réalisé d’ici un an ; ou encore le programme de rénovation des logements sociaux.

- grenelles de l'avenir -

Côté législatif, le projet de loi, dit "Grenelle 1", adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale en 2008, puis enrichi par le Sénat, est revenu ce mardi 9 juin devant les députés pour une deuxième lecture. Ce texte fixe les grandes orientations de la France avec pour priorités la lutte contre le réchauffement climatique et la division par quatre des émissions françaises de gaz à effet de serre entre 1990 et 2050. D’ici à l’automne, une loi dite "Grenelle 2" devrait suivre pour la mise en oeuvre technique.

Cependant, si les écologistes saluent ces avancées, ils pointent la lenteur du processus. « Deux ans après le Grenelle, on en est encore à discuter des objectifs » déplore Arnaud Gossement, porte-parole de la fédération France Nature Environnement. Une lenteur que le gouvernement explique par sa volonté d'être sur tous les fronts en matière d’écologie…

- sarkozy et L’ÉCOLOGIE -

Toujours prêt à sauter dans le bon wagon d'un train en marche, Nicolas Sarkozy a compris l'intérêt qu'il pouvait tirer à se préocupper d'écologie et de développement durable. Le chef de l’Etat s’affiche aujourd’hui comme "le meilleur écologiste de France". Il est vrai que le gouvernement redouble d’efforts pour l’environnement. Nicolas Sarkozy l’affirme : « Nous allons devenir leader des énergies décarbonées ». Le Président compte booster la recherche en investissant autant dans les énergies renouvelables que dans le nucléaire. De son côté, Jean-Louis Borloo annonce une taxe sur les énergies polluantes qui devra être payée par l’énergéticien. Il s’agit « d’orienter la consommation vers les émissions énergétiques les moins polluantes », explique-t-il.

Plus globalement, le ministre a présenté le 3 juin « une triple révolution énergétique » pour la France. Energies renouvelables, économie d'énergie et maintien du parc nucléaire, tel est son slogan. Il prévoit « l'évolution du mix énergétique vers les énergies renouvelables, qui représenteront 23 % de notre production en 2020, et la réduction des émissions de gaz à effet de serre de plus de 20 % ».

Concernant les problèmes environnementaux liés à la mer (pollution, surpêche...), qui a droit à son propre grenelle, les groupes de travail, ont remis, ce mardi 9 juin, plus de 500 propositions. Parmi elles, on remarque la protection d'un tiers du littoral d'ici à 2020, l’encadrement de la pêche de loisir, un bateau plus économe en énergie ou encore un port offshore. Des débats en régions puis une table ronde en juillet devraient être organisés.

Si l'on peut donc témoigner d'un vrai réveil de l'Etat en matière d'écologie, il faut toutefois rappeler que celui-ci ne fait qu'emboîter le pas à des actions associatives ou non-gouvernementales depuis longtemps au travail. Et si cela bouge enfin au niveau national, cela n'enlève rien au mérite d'initiatives locales, telles celles prises par la mairie de Bordeaux depuis le retour d'Alain Juppé aux affaires..

- bordeaux vue par juppé -

Alain Juppé, actuel maire de Bordeaux, se réclame lui aussi de cette mouvance "verte" avec sa ville "laboratoire en matière d'écologie". Son premier projet urbain, lancé en 1995, était centré sur le tramway, la réurbanisation et l'aménagement des quais. De cette politique, on peut saluer le succès flagrant du tram, le parc de 3 000 vélos, la multiplication des espaces verts et la signature d’une charte d’économie durable.

Considérant son projet achevé, Alain Juppé en a donc lancé un second, orienté cette fois sur la création d’"éco-quartiers". C’est en 2012, au nord de la ville, dans la ZAC Berge-du-Lac, que devrait voir le jour ce concept. Les points forts en seront une desserte moderne, une garantie de mixité sociale et une haute qualité environnementale des bâtiments. L’idée est de limiter les voitures, réunir environ 30% de logements sociaux et réduire la consommation d’énergie « grâce à l'orientation des bâtiments, au choix des matériaux, à l'isolation... ».

Seule ombre au tableau : il semblerait que le maire ait délaissé les déchets. « Notre taux de recyclage flirte à peine avec les 15%. Par rapport aux autres villes françaises, c'est déplorable ! », rappelle l'association Aquitaine Alternative. Quant au problème de l’eau, Bordeaux serait le grand champion du coût prohibitif (3,30€ au m3 contre 2,65€ à Paris). Ce à quoi Alain Juppé réplique que la gestion de l'eau dans les espaces publics (parcs et jardins) de la ville est l'une des meilleures, la quantité utilisée ayant été divisée par 7 en moins de 10 ans.

Malgré les détracteurs, les bordelais semblent sensibilisés à la cause. Portés par la vague écologique, ils ont ainsi réunit 22% de votes pour Europe Ecologie, qui a même dépassé l’UMP dans la moitié des cantons de la ville.

- effet de mode
ou prise de conscience durable ?-

Les porte-drapeaux alarmistes de l'écologie, apparus dès le début des années 1970 ont enfin fait des émules en France, pays très en retard dans ce domaîne sur l'Allemagne et les pays scandinaves. Le score de la liste Europe Ecologie aux élections européennes fait état d'une réelle prise de conscience de la population sur la nécessité d’agir pour ralentir les effets néfastes pour son environnement, du comportement de l’Homme. Pourtant, les écologistes se montrent sceptiques, estimant que le "changement de cap" attendu n’est pas encore au rendez-vous.

C’est peut être cette volonté de changement profond et durable qui a permis aux Verts de s’imposer au Parlement européen. Il ne reste plus qu’à espérer que la dynamique créé par ce bouleversement politique ne dure pas le temps d'un feu de joie et qu'elle entraîne une réelle implication de l’Union Européenne dans la politique environnementale16/06/2009

 

- alain juppé, maire de bordeaux
"laboratoire" du développement durable -

 

 

 

*RETROUVEZ D''AUTRES VIDÉOS DE
DANIEL COHN-BENDIT  ET ALAIN JUPPÉ

COHN-BENDIT, JUPPÉ...
L'ÉCOLOGIE, ENFIN !

 

 

-la tête de liste triomphante d'Europe Écologie et le Maire de Bordeaux dicertent sur le thème fort du moment

On n'a jamais parlé autant écologie et développement durable que depuis les résultats des récentes élections européennes. Celles-ci ont provoqué un véritable bouleversement du paysage politique français, en portant notamment au triomphe la liste Europe Écologie, menée par un Daniel Cohn-Bendit que beaucoup disaient fini. Il se trouve que le thème de l'écologie, popularisé dans les médias par Nicolas Hulot et Yann Arthus-Bertrand (d'aucuns disent même que le succès de son film Home n'est pas étranger au score de "Dany") est enfin devenu l'une des préoccupations majeures des français... dumoins des quelque 40% qui ne sont pas abstenus d'aller voter. C'est aussi celle d'Alain Juppé, ancien Premier ministre et actuel maire de Bordeaux, qui fait de sa ville un véritable laboratoire à grande échelle. Nous l'avons également rencontré, histoire de comparer ses propos avec ceux de Daniel Cohn-Bendit et de rappeler que le respect de l'environnement n'est pas qu'une affaire de gauche.

16/06/2009 >> accueil

 

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