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NICOLAS SARKOZY
la crise en one-man show

 

 

-l’interview aux mille espoirs s’est soldée par beaucoup d’annonces et encore plus de critiques

Ce jeudi 5 février 2009, le Président Nicolas Sarkozy, qui avait voulu ce grand rendez-vous télévisé à « but pédagogique » pour rassurer les français face à la crise, était attendu au tournant. Loin de lui donner la réplique, les journalistes, choisis par l’Elysée, n’ont fait qu’encadrer un long monologue. Sur un ton d’ouverture, le chef de l’Etat a gardé ses habitudes, annonçant beaucoup de mesures « sociales » mais reportant les précisions à un rendez-vous ultérieur avec les partenaires sociaux.

07/02/2009 >> accueil

- par Julie POLIZZI -

- le chef de l’Etat aux commandes
d’un show à la française -

Des effets d’annonce « qui font pshiiiit », un florilège de mesurettes distribuées comme des gadgets d’entreprise aux journalistes et une pénurie de solutions concrètes : c’est l’impression générale qu'a dégagé l’intervention en direct de l’Elysée du Président Sarkozy, qui pourtant avait souhaité ce rendez-vous avec les français.

Première grande déception, les journalistes, choisis par l'Elysée (ce qui avait fait polémique), n’ont semblé assurer qu’un rôle de porte-micros. C’était en tout cas l’avis de M. Edwy Plenel, directeur de Mediapart, qui n’a pas hésité à déclarer : « notre métier va mal ». Sans être aussi catégorique, on notera que la présentatrice du journal télévisé de TF1 Laurence Ferrari et son homologue de France 2 David. Pujadas semblaient tous deux médusés devant leur interlocuteur, se contentant de hocher la tête sans l’interrompre. Guy Lagache et Alain Duhamel se sont eux davantage « rebiffés » face au chef de l'Etat, l’un par des questions incisives et l’autre pinaillant sur des pourcentages…

Mais ne vous y trompez pas, le maître d’œuvre de cette intervention (qu’il serait déplacé de qualifier d’interview) était le Président et lui seul. Clamant haut et fort sa moralité, Nicolas Sarkozy est allé jusqu’à rappeler à Pujadas son erreur sur le prétendu retrait de la vie politique d’Alain Juppé (erreur qui lui avait valu un congé forcé de deux semaines en 2004). En chef d’orchestre, le Président a mené les journalistes à la baguette.

- la relance par l’investissement :
la panacée de sarkozy -

Penchons-nous maintenant sur le fond du « discours ». Nicolas Sarkozy l’affirme : la relance par l’investissement est la seule voie pour sortir de l’impasse. Pour soutenir son choix, décrié par l’opposition, le Président montre du doigt les autres. « Regardez le Royaume-Uni et les Etats-Unis qui ont fait le choix de la relance par la consommation : ils sont enlisés dans la crise jusqu’au cou tandis que la France survit ». C’est le message, à peine voilé. La situation des anglais est « non enviable » et le « messie » Obama doit gérer une crise bien plus grande que la notre.

Comme ultime camouflet, le Président martèle que c’est « une crise comme le monde n’en a jamais connu depuis un siècle ». Il faut donc, selon lui, tenter de nouvelles méthodes et abandonner les techniques obsolètes de jadis (sous entendu celles de la gauche). L’argent versé aux banques est censé leurs permettre de faire crédit aux sociétés. Celles-ci pourraient alors reprendre leurs activités et créer de l’emploi. Résultat attendu : baisse du chômage et hausse de la consommation… Reste à voir ce que donnera le passage de la théorie à la pratique.

- le maître mot du jour : faire du social -

La nouveauté de cette allocution très médiatisée, c’est l’ouverture sociale. La « rupture », ancien slogan de campagne du Président, sert ici à casser son image de protecteur de l’élite. Il a choisi le 18 février prochain pour un rendez-vous avec les partenaires sociaux afin de définir précisément ces mesures sociales, ébauchées, mais non détaillées.

Dans la hotte du chef de l'Etat, plusieurs propositions alléchantes : aider la classe moyenne avec la suppression possible de la première tranche d’impôt sur le revenu ; rendre plus juste le partage des profits dans l’entreprise ; augmenter l’indemnisation du chômage ; et enfin, la proposition qui a le plus fait parler d’elle : la suppression de la taxe professionnelle.

Impressions mitigées lors d’un débat sur France 2, juste après l’allocution. Mme Brossolette, du journal Le Point et M Beytout des Echos, sont les moins critiques : le Président a « ouvert des portes » sur les questions sociales. A l’inverse, M. Plenel de Mediapart et M Domenach de Marianne sont cinglants : Sarkozy n’a pas répondu aux manifestants, voir il « rame » dans sa politique. Quant aux français, un sondage CSA Le Parisien / Aujourd'hui En France relève que 52% des Français n'ont pas trouvé convaincant le chef de l'Etat mais que la réunion du 18 février est une bonne chose…

- projets de campagnes napoléoniennes -

Le Président de la République n’a pas manqué d’évoquer la scène internationale. Il semble vouloir combattre sur tous les fronts avec une position « coup de poing ». Les étendards de sa campagne napoléonienne : « refonder un ordre mondial » et « refonder le capitalisme ». En ce qui concerne l’Europe, il parle d’action commune des européens et entend formuler ses revendications lors du G-20 qui se tiendra à Londres, le 2 avril prochain. Quel portée aura sa voix maintenant qu’il n’est plus à la tête de l’Union Européenne ? Sans s’inquiéter outre mesure, il affirme par avance détenir le soutien de principe de la chancelière allemande Angela Merkel. A l’entendre, la bataille semble déjà gagnée avant même d’avoir commencé !

Les français interrogés après le débat auront sinon montré leur déception, du moins fait part de leur scepticisme. Où sont les solutions que les français auraient voulus se voir proposer ? Ils auront à la place assisté au one-man show d’un Président égal à lui-même, qui pratique l’esquive avec le talent d’un escrimeur de haut vol et dont le talent oratoire n’est plus à prouver. A M. Plenel la conclusion : « Si le bluff volait, il serait chef d’escadrille » 07/02/2009

 

- alain duhamel écoutant nicolas sarkozy -

 

 

 

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