ANIMAL'Z
-texte et dessins d'Enki Bilal
Casterman - 104 p., 18€
La Terre a subi un violent "coup de sang", un cataclysme climatique qui a tout déréglé, Le jour est gris, comme la brume chimique qui cache le soleil. L'eau potable est devenue le bien le plus précieux. Seul moyen de locomotion encore viable dans cet enfer recomposé : les bateaux, yachts ou embarcations de fortune. Soulagé d'avoir conclu sa tétralogie du Monstre qui l'avait laissé exsangue, Enki Bilal a délaissé un temps la peinture pour un retour au dessin pur, sur papier gris : "crayon noir gras, pastel et du blanc pour réhausser". Il dit s'être offert un vrai bol d'air mais c'est pourtant dans un univers suffocant qu'il nous convie avec un copieux album one-shot répondant au nom étrange d'Animal'Z. Acculé par la nature en colère, l'homme s'est lancé dans un rapport fusionnel avec l'animal. Ainsi Bacon le cobaye, dont on suivra la quête étrange, surgit-il du ventre d'un dauphin. D'autres figures marquantes de cette aventure : le professeur Owles, sorte de Mengele moderne avec nageoire au bout du pied, sa fille Kim, des tortues volantes, des cow-boys, des cannibales, un drone en forme de homard... Une BD engagée, presque militante. Un album "pondu" en un an. Une première pour le méticuleux Bilal.