Au salon de la musique et du son qui s’est tenu porte de Versailles, il y avait des musiciens, des scènes improvisées et des instruments partout! Pour parrainer ce beau rendez-vous : le violoniste Didier Lockwood et le chanteur Stéphane Sanseverino. Ensemble, ils ont mêlé sur scène leurs deux univers, pour un concert original !

- quand la musique passe au salon -

La musique avait sa fête. Elle a désormais un Salon digne de ce nom. La porte de Versailles a en effet accueilli ce week-end la deuxième édition du Salon de la Musique et du Son. Au programme : beaucoup d’instruments, des professionnels de la partition, un beau panel des avancées technologiques et des amateurs qui s’essaient à quelques notes. Le tout parrainé par des artistes de choix : Sanseverino, Didier Lockwood et Joachim Garraud. Les trois musiciens ont été choisis parce qu’ils sont représentatifs des différents styles du salon : classique, rock, jazz et électro. Dimanche soir, un concert original et de qualité a clôturé ce beau rendez-vous où les bœufs s’improvisent à chaque allée du parc d’exposition. Quand Sanseverino explose son swing manouche et son phrasé unique à côté du violon de Didier Lockwood, il y a comme de l’électricité…

- Sanseverino côté cour… -

Stéphane Sanseverino est le premier à entrer sur scène. Placé entre ses deux accordéonistes, c’est assis et la guitare entre les mains qu’il chante A Bicyclette, une reprise d’Yves Montand et Les Sénégalaises. Pas de chichis et une grande dose de décontraction, pour un côté « bonne franquette » de la musique. Mais le plaisir de la musique est intense. Sanseverino est généreux : dans son jeu, dans ses mimiques, voire dans ses insultes (un certain Benoît XVI étant de visite à Paris, le chanteur a clairement exprimé son désaccord avec des idées un peu trop réac à son goût…). Loin donc de la fidélité évangélique, Sanseverino se pose aussi la question : Comment Séduire Une Femme Mariée ?, un morceau de choix de son répertoire. De même il a choisi aussi d’interpréter Exactement ou J’ai Un Homme Dans Ma Vie : des titres qu’il partage avec son duo d’accordéonistes ou avec son compère du moment, Didier Lockwood.

- … et Didier Lockwood côté jardin -

En effet, ce concert est en quelque sorte un ping-pong musical. Les deux artistes se partagent la scène : un peu de rock, un peu de jazz pur. Puis, quelques fois, les deux se rencontrent. « Sanse » part faire une pause ? Didier Lockwood, lui, enchaîne avec des morceaux improvisés (ou pas), dans tout ce que le jazz fait de meilleur. Au piano, à la trompette, à la batterie ou à la contrebasse, il est accompagné de certains membres du Centre des Musiques Didier Lockwood, qu’il a créé en 2001. Au milieu de chaque morceau, chacun y va de son petit moment solo. Dans la plus pure tradition jazz vous dit-on.

Puis Sanseverino revient. Le talentueux violoniste s’apprête à lui passer le relais, une tape sur l’épaule en prime. Première notes et Sanseverino s’écrit : « mais reviens Didier, cette chanson est sur ta liste. Tu sais, tu l’aimes bien, elle est facile ». Voilà, ce chanteur qui ne tient jamais en place y va de sa petite vanne et le public, lui, rit de la complicité des deux camarades.

- l'impro de deux pros -

Ce concert, c’est donc avant tout la réunion de musiciens talentueux dans la bonne humeur. Une heure trente de chansons préparées et d’improvisations. Plus d’une fois, Sanseverino a placé un petit mouvement de tête en direction du trompettiste ou du pianiste, comme pour dire: « allez, c’est à toi, joue ce que tu veux ». Une manière de laisser place aux petits nouveaux... Faire chanter la musique des jeunes talents, n’était-ce pas le pari de ce salon ? 15/09/2008