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- UN ÉVÉNEMENT À L'IMPACT PLANÉTAIRE -

Eichmann avait été kidnappé quelques mois plus tôt à Buenos Aires par un commando israelien de chasseurs de nazis (ils ratèrent de peu l'infâme docteur Mengele). Annoncé comme historique à l'époque et couvert par la presse du monde entier, son procès permis pour la première fois la confrontation d'un criminel nazi de premier plan aux victimes de la Shoah. Jusqu'alors un silence de plomb s'était abattu sur les survivants de l'holocauste dont nul ne souhaitait entendre ou croire les récits ahurissants. Le procès Eichmann changea la donne, marquant un véritable tournant dans l’émergence de la mémoire du génocide des Juifs, en Israël, en Allemagne comme aux États-Unis.

- UN PROCÈS CAPITAL POUR LA MÉMOIRE -

David Ben Gourion, premier ministre d'Israël, le voulait comme un "Nuremberg du peuple juif", mais des dispositions furent prises pour veiller à l'équité de ce procès hors-norme, dont nous allons découvrir aussi bien les coulisses que les grandes heures. Ceci grâce à de longs extraits de la captation d'époque, dont il ne reste aujourd'hui qu'une infime partie.

Le documentaire est certes très complet mais il s'enlise par moment. Un rapide portrait de l'accusé aurait éclairé davantage encore le téléspectateur qui restera sans doute frustré par le flegme qu'il afficha tout au long de ce procès. Il manque aussi au film un moment crucial : l'énoncé de la sentence. Sans doute celui-ci faisait-il partie des nombreuses cassettes égarées du procès (l'anecdote est racontée dans le film).

L'accusé Eichmann fut reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Son corps se balanca au bout d'une corde le 31 mai 1962. Il fut incinéré, comme la plupart des six millions de victimes de la solution finale nazie dont il assura froidement le transport dans les "trains de la mort", mais ne connut pas leur lente et affreuse agonie.04/04/2011