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VOIR AUSSI L'INTERVIEW DE JEAN DUFAUX ET NOTRE CRITIQUE DE CROISADE T4

  Croisade T4 - Becs De Feu
PHILIPPE XAVIER,
de l'épique et du grandiose

 

 

-ses fresques grandioses donnent vie
à chacun des 4 tomes de Croisade
(Le Lombard), rencontre avec l'ater égo de Jean Dufaux

Avant "d'exploser" avec Croisade, Philippe Xavier a réalisé trois albums de la série Paradis Perdu (Soleil) et débuté sa carrière de dessinateur aux États-Unis dans le milieu des comics, notamment chez Marvel. Son style dynamique et ses superbes dessins en quatre planches situés au cœur des volumes de Croisade ont enchanté les amateurs, mais l''ultime volet est à peine en librairie que l'atiste est déjà affairé au prologue d'une nouvelle saga avec son ami Jean Dufaux. Le personnage de Gauthier de Flandres y sera mis à l'honneur avec un premier album consacré à ses aventures au temps des rois et des chevaliers. Rencontre avec un explorateur de l'épique et du grandiose.

20/12/2009 >> accueil
         - propos recueillis par Gert-Peter BRUCH -

 

 

*

Rencontre

- PHILIPPE XAVIER -

Croisade, T4, Les Becs De Feu - Le Lombard

 

Vidéo 2/2:
'L'AVENTURE COMMENCE À PEINE'

 

- Cadre & montage : Gert-Peter BRUCH -

La suite de Croisade ? c'est pour bientôt, comme nous le promet Philippe Xavier, en nous précisant que chaque histoire fera désormais 46 planches.

 

2/2 - INSPIRATIONS -


Que diriez vous en quelques mots de ce tome quatre, Les Becs De Feu, qui conclut la saga Croisade ?

Il correspond à une apothéose graphique. J'ai eu des planches sublimes à dessiner, notamment le siège de Jérusalem, réalisé en dépliant, c'est à dire quatre planches qui se succèdent.

Il y a d'ailleurs des dépliants superbes dans chaque tome.

Ce concept est devenu un peu une marque de fabrique.

L'éditeur a tout de suite été emballé ?

Il a été très surpris quand je lui en ai proposé l'idée, car en plus d'un coût supplémentaire, ça ne s'était jamais fait auparavant. Il a finalement joué le jeu avec beaucoup de professionnalisme et d'enthousiasme. Aujourd'hui le dépliant est devenu, comme je disais, une marque de fabrique. Mais faut-il pour autant le garder à chaque fois ?

Cela doit être la partie la plus savoureuse ?

J'y prends énormément de plaisir, effectivement. Pour Jean je pense qu'il s'agit d'un travail plus laborieux car il doit construire son histoire en fonction de ce dépliant, tout en sachant que nous ne pouvons lui concéder que deux places possibles, le milieu ou la fin. Tout doit être bien calculé, mais pour ma part, ce travail est un plaisir visuel graphique avec lequel je m'amuse.

C'est assez agréable et on retient bien ce dépliant.

Pourtant de nombreux lecteurs sont passés à côté dans le tome un. Personne ne savait qu'il existait. Ils pensaient que les pages étaient mal coupées, collées... Désormais, il me semble que les lecteurs l'attendent.

Êtes-vous satisfait de cette conclusion ?

Je suis très content. Jean ne m'a pas surpris, car il s'agit de Jean Dufaux, à la carrière assez phénoménale, mais il m'a tout de même étonné à plusieurs reprises. Je pense qu'il répond à beaucoup de questions, la boucle est presque bouclée. Enfin, les portes s'ouvrent pour d'autres aventures. Donc je le félicite.

On ne sait jamais si le public sera au rendez-vous. Ffinalement comment vivez-vous la réussite de la saga ?

Il est vrai qu'on ne sait jamais si une série va fonctionner ou non, Honnêtement le succès s'est fait très vite.

Les sujets de la saga passionnent, il y a énormément de courriers de lecteurd. De nombreux écrivains et le cinéma recommencent aussi à s'y intéresser...

Je pense que c'était la bonne période pour le publier. Durant les deux dernières années, de nombreuses bandes dessinées sont parues sur ce thème. Il est intéressant d'observer les artistes avancer dans le même sens.

La littérature vous intéresse-t-elle également ?

Tout à fait. Avant de commencer la saga, j'avais lu Les Croisades Vues Par Les Arabes de Amin Maalouf, œuvre géniale à la vision opposée à celle des chrétiens. Il m'a fallu ouvrir les yeux pour être au centre du débat, car nous ne prenons pas parti pour les chrétiens, les juifs ou les arabes, tout le monde est à la fois bon et mauvais.

J'ai lu plusieurs ouvrages, notamment celui d'un ami, petit-fils d'Albert Camus, qui est aussi écrivain et a conçu une trilogie très intéressante sur le thème des croisades. Et puis il y aussi Dan Brown et ses célèbres adaptations cinématographiques, Anges Et Démons et Le Da Vinci Code.

Pourquoi les gens sont-ils autant fascinés par ces thèmes selon vous ?

Ce qui attire c'est ce côté mystérieux, ce sens de l'aventure, des trésors cachés, des choses qu'il est impossible de définir.

C'est mystique aussi.

Oui, l'humain est toujours attiré par ce qu'il ne peut pas saisir ou comprendre. Il s'agit d'une sorte d'évasion. Je suis davantage captivé par ce genre de sujet, qui laisse une part de mystère et d'imagination pour créer sa propre version des faits, ou même suivre et jouer le jeu de Dan Brown qui grappille des morceaux d'informations et parvient à nous faire croire à ce qu'il écrit.

Je voulais vous faire réagir sur un dessinateur que j'aime beaucoup, au travail qui ressemble par moment au votre : il s'agit de Ciro Tota.

Ciro est un ami très cher, mais c'est assez nouveau de me comparer à lui car il est tellement petit, il doit faire un mètre cinquante (rire). J'adore sa personnalité et son travail, pour la comparaison je ne sais pas.

C'est donc un dessinateur dont vous aimez le travail graphique ?

Oui, graphiquement je trouve que c'est quand même un artiste hors pair et je m'entends très bien avec lui. Il est charmant... et quel parcours que le sien ! Si tu lis cela Ciro, j'aimerais que tu produises un peu plus, parce que j'attends la suite avec impatience.

Je voulais également vous faire réagir sur Hermann, un dessinateur auquel vous avez tenu à dédier le premier tome de Croisade.

Quand on grandit, on est attiré par un certain style graphique, pour ma part j'étais fasciné par Giraud pour Blueberry et Hermann. Bernard Prince m'a plu, Comanche également, mais Jeremiah et Les Tours De Bois Maury m'ont captivé. J'ai eu la chance de sympathiser avec Hermann. On s'est vu à plusieurs reprises et il m'a fourni de précieux conseils, non pas sur le dessin, mais sur les découpages, la manière d'accentuer certains éléments dans chaque case ; un peu comme Jean Dufaux le fait aujourd'hui. C'est assez exceptionnel d'avoir un Monsieur, un maître de la bande dessinée qui prend du temps pour me conseiller. Cela ressemble à la pub American Express, ce genre d'évènements n'ont pas de prix.

Cela m'a ouvert de nombreuses portes et j'ai acquis une expérience équivalente à celle qu'on acquier en deux ou trois années de cours dans une école. J'ai donc dédié à Hermann ce premier tome. Je pense qu'il m'a beaucoup influencé, même si mes personnages n'ont pas du tout le style des siens. La ressemblance est dans la construction et l'amour des détails. J'adore faire des petits traits par ci par là.

Pour terminer, on a posé la même question à toutes les personnes interviewées, j'ai envie de vous faire réagir sur les 50 ans d'Astérix. Quel est votre avis sur Uderzo ?

Uderzo, c'est toute mon enfance, l'adolescence et même encore aujourd'hui. On peut dire "respect" à cet artiste, car Astérix est un personnage qui reste indémodable et le restera encore 50 ans, voire plus. J'aimerais avoir sa dextérité, sa souplesse, une maitrise qu'il faut acquérir. Je suis très jaloux des auteurs aussi talentueux, mais je me dis que j'ai encore quelques années devant moi pour rivaliser. En ce qui concerne Uderzo, je dis vraiment "chapeau" ! J'aimerais un jour lui faire voir mes albums et l'entendre dire: « ah ouais il est pas mauvais ce petit ».Cela me ferait très plaisir.

Je ne fais pas ce métier pour seulement exister pendant cinq ou dix ans, je souhaite vraiment faire une longue carrière et dessiner encore à quatre-vingt ans comme un petit jeune. C'est une passion, un amour, un rêve. La bande dessinée est notre vie et M. Uderzo le concrétise. Le dernier tome d'Astérix est génial, alors joyeux cinquante ans!14/04/2010

Jean Dufaux & Philippe XAVIER
CROISADE, T.4 - LES BECS DE FEU - Le Lombard
En librairie depuis le 27 novembre 2009 / 48 pages, 13,50 €

 

- DEUX PLANCHES DE CROISADE, PAR P. XAVIER -

 

 

 

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