L'actualité de la bande-dessinée

 

Les chroniques

 

La BD made in America

 

L'interview qui déshabille la BD

 

Les coulisses de la BD

 

Trésors de la BD de collection

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
























































































































































































 

 











































































 

 

 

 

 

 

 






 

 

 

 

VOIR AUSSI L'INTERVIEW DE P. XAVIER
ET NOTRE CRITIQUE DE CROISADE T4

  Croisade T4 - Becs De Feu
JEAN DUFAUX,
d'une Croisade à l'autre

 

 

-il vient à peine de terminer une impressionnante saga qu'il en imagine déjà une autre, rencontre avec un scénariste en pleine ébullition

Scénariste prolifique et apprécié du public, Jean Dufaux est un passionné de littérature et de cinéma. Fortes de son expérience à l'Institut des Arts et Diffusion de Bruxelles, ses histoires de bande dessinée sont de véritables fresques hollywoodiennes. C'est le cas de Croisade, commencée il y a quatre ans et qui trouve aujourd'hui sa conclusion. Avec le dessinateur Philippe Xavier, fidèle compagnon de route, Jean Dufaux a créé une saga aux allures de mythe historique. En BD comme au ciné, la fin n'est qu'un commencement, alos que les fans se rassurent : notre duo magique est déjà affairé à une suite des aventures de Gauthier de Flandres, personnage phare de Croisade. En attendant le premier opus, de cette nouvelle saga, CulturClub vous propose une exploration de l'œuvre avec son créateur érudit pour guide.

14/04/2010 >> accueil
         - propos recueillis par Gert-Peter BRUCH -

 

 

 

**

Rencontre

- JEAN DUFAUX -

Croisade, T4, Les Becs De Feu - Le Lombard

 

Vidéo 2/2:
'ENCHANTEMENTS DE JEUNESSE'

 

- Cadre & montage : Gert-Peter BRUCH -

Jean Dufaux évoque maintenant la suite en chantier de croisade, qui ira « picorer dans une nouvelle version des Mille Et Une Nuits. » Une occasion également d'évoquer des lectures, des mythes historiques marquants et des films fondateurs surgit de l'enfance, dont Le Voleur De Bagdad de Michael Powell (1940).

 

2/2 - INSPIRATIONS -


En lisant les préfaces des albums de Croisade, on constate que vous vous êtes beaucoup documenté. Vous êtes-vous penché sur toutes ces mythologies, cette littérature de l'époque, qui puisent l'information à la source.

Oui tout à fait. Nous avons la chance de vivre dans un pays où l'on traduit beaucoup de cultures différentes. Il est vrai que la culture arabe est traduite de plus en plus, on peut donc effectivement s'y plonger, retrouver ses sources et les recouper. C'est d'ailleurs mon travail. On peut à la fois rêver et développer une partie de cette culture là.

La saga est toujours étayée par de la documentation, autant au niveau graphique, pour Philippe Xavier, qu'à celui de la structure narrative. Il y a une part de rêverie, d'imaginaire et la personne qui se plongerait dans Croisade lirait une énième variation des Milles Et Une Nuits en premier lieu. S'il peut réfléchir un peu et aller plus loin tant mieux, mais on ne le lui demande pas.

Connaissez-vous le travail de Robert Howard, l'écrivain américain qui a créé notamment Conan ?

Oui bien sur, je connais le personnage (Conan) mais je n'ai pas lu les livres. J'ai vu le film, mais je ne peux pas tout lire. Plus on dévore de livres, plus on se rend compte qu'il existe des choses qu'on ne connaitra jamais. L'ouvrage de Robert Howard met en scène des mythologies intéressantes, mais je pense qu'on ne peut pas vivre décemment sans se pencher sur la mythologie et le sacré. Ce sont pour moi deux forces vitales de l'être humain.

Je rebondis un peu sur vos propos, avez-vous lu par exemple, La Genèse adaptée et dessinée par Crumb ?

Non je n'ai pas lu Crumb non plus (rire). Bien sur je connais, j'en ai lu des passages. C'est assez curieux mais j'ai mes textes, je lis beaucoup de classiques. Et puis il est vrai que je plonge, je picore, Crumb, Howard par exemple, je ne les ai pas lu dans leur entièreté. Nous sommes dans une époque où l'on picore et je me méfie un petit peu de ce mouvement. En général quand j'ai lu juste quelques passages du livre, je préfère dire que je ne connais pas.

Il y a tant de choses intéressantes à lire masquées par un flot d'images et de textes de moindre qualitét. Il faut pouvoir creuser ses propres galeries et trouver ce qui nous intéresse.

Vous avez découvert étant enfant le film Le Voleur De Bagdad.

Tout à fait.

C'est une expérience qui me parle car j'ai vu ce film à l'âge de 10 ans sur grand écran et en couleur, avec l'école, ce même film que vous aviez vu en noir et blanc et je l'ai trouvé fabuleux.

C'est fabuleux. On touche qui plus est à l'un de mes metteurs en scène préférés, Michael Powell, dont je vous recommande quasiment tous les films, les connus et moins connus. J'ai revu dernièrement, pour Djinn, Le Narcisse Noir avec Jean Simmons et Deborah Kerr qui est un chef d'œuvre. Je sais que Powell est admiré par deux réalisateurs, Betrand Tavernier et Martin Scorcese. C'est un grand bonhomme.

J'avais été effrayé par le personnage de Conrad Veidt, le méchant vizir ou sultan (NDLR : Jaffar), acteur que l'on retrouve d'ailleurs dans Casablanca. Il jouait aussi dans L'Homme Qui Rit, adapté de Victor Hugo, c'est un acteur extraordinaire. Je me souviens de Sabu sur son tapis volant, les géants, l'escalade de je ne sais plus quelle divinité avec des araignées qui surgissent. Le vizir avec ses poupées mécaniques, la jeune fille bien sur, le jeune homme, le héros changé en chien si je ne me trompe pas. Cela laisse une impression très forte et tous ce que j'écris, finalement, est un immense salut ou une immense poignée de main au môme que j'étais. Cela me paraît de plus en plus évident au fur et à mesure que j'avance dans l'âge.

Et vous l'avez revu plus tard ce film ?

Je l'ai revu en couleur dans ma petite salle de cinéma privée, avec un grand écran et ce fut un enchantement. C'est la même chose par exemple pour La Belle Au Bois Dormant de Walt Disney. La sorcière m'a toujours semblé un personnage extraordinaire et je suis en train de développer une histoire à partir de celle-ci.

Vous êtes donc parti dans une nouvelle aventure, des one shots se concentrant sur des personnages de Croisade. Vous en imaginez combien ?

Je vois que Monsieur Xavier est passé avant moi et vous a déjà parlé de tout ça.

Il nous a vendu la mèche (rire).

Avant les ventes, les critiques c'est la récompense, car on sent que l'on a pu lever quelque chose d'intéressant. Avec le prologue de Croisade, j'ai un réservoir d'images, d'émotions, de sensations, dans lequel je peux puiser à volonté pour développer ces personnages et ces émotions. Je n'ai qu'à choisir pour le moment et je dirais à la limite que le plus dur est fait.

Pour finir, nous faisons réagir tous ceux que nous interrogeons ces temps-ci sur les 50 ans d'Astérix et plus particulièrement sur ce que ce personnage culte représente pour eux.

Ce n'est pas un croisement primordial, dans le sens ou j'en ai peu lu. C'est une histoire franco-française et mon problème à moi est que je me sens plus romain-latin que le petit village qui se défend. Par contre, l'identité construite autour du personnage et du village est remarquable. Ce n'est jamais par hasard et gratuitement que l'on s'inscrit dans une mémoire collective. Pour moi aussi qui défend un peu ma fratrie, c'est dû, je pense, à un scénariste tout simplement génial. Il a réussi à créer des types de personnages qui se sont vraiment inscrits dans la mémoire collective, chose assez rare. Et ça tient le coup.

En ce qui concerne la qualité du travail, cela m'est complètement égal car au final le pari est gagné. Fallait-il encore des gens de talent et fallait-il aussi, ce qui n'arrive pas tous les jours, une rencontre entre le temps présent et la création car le croisement ne se fait pas toujours. Il ne s'est pas effectué pour de grands auteurs, de grands écrivains, comme Stendhal par exemple. Comme il le disait lui même, il fallait attendre cinquante ans pour que cette rencontre fasse de lui un grand écrivain et soit considéré de plus en plus moderne au fur et à mesure qu'avance le temps. La rencontre s'est faite avec Astérix, du vivant au moins d'un des deux auteurs. Mais Goscinny a vécu les succès de son personnage également. C'est une bonne chose lorsque le succès croise le talent.12/12/2009

Jean Dufaux & Philippe XAVIER
CROISADE, T.4 - LES BECS DE FEU - Le Lombard
En librairie depuis le 27 novembre 2009 / 48 pages, 13,50 €

 

- Extrait de Croisade,
fresque historique monumentale -

 

 

 

©CULTURCLUB.COM - Toute reproduction strictement interdite sans accord