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Entretien Filmé

- JEAN-CLAUDE MÉZIÈRES -

Valérian Et Laureline T21 / L'OuvreTemps - Dargaud

 

- Cadre, et montage : Gert-Peter BRUCH- Scripte : Orianne Valloo -

 

2/2: 'LIBERTÉE RETROUVÉE'
- texte et interview Gert-Peter BRUCH -

Jean-Claude Mézières revient sur ses 43 années de collaboration avec Pierre Christin, son scénariste attitré, donnant qualques clés sur leur méthode de travail à tous deux. La fin de Valérian laisse le champs libre à l'artiste qui nous parle de ses envies pour les projets futurs. Et pour conclure, un mot sur les lecteurs de la série, dont certains sont véritablement en deuil depuis la parution de L'OuvreTemps.

 

INTERVIEW

>> TEXTE INTÉGRAL <<

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2 - DEMAIN, TOUT RECOMMENCE

Vous êtes en tournée de dédicaces de L'OuvreTemps depuis deux mois et demi. Sentez-vous les lecteurs contents, frustrés, empreints de réactions diverses ?

Il y a d'abord des gens sincèrement tristes. J'ai reçu des lettres touchantes qui me disaient : « M. Mézières vous ne pouvez pas nous faire ça. » On me demande s'il s'agit de ma décision et pourquoi je n'attends pas d'être complètement gâteux pour lâcher la rampe et terminer n'importe comment. C'est exactement la volonté de Pierre de ne pas attendre qu'il y en ait un des deux qui ne se porte plus bien au risque de flinguer tout le monde, mettre un point à la ligne et clore l'histoire. La boucle est bouclée et il y a eu l'idée de redémarrer éventuellement. Tout est possible, mais quel possible ? Je n'en sais encore rien, mais j'ai envie de travailler vers des éléments plus courts à réaliser, des illustrations couleurs, peut-être d'autres formes de récits, pourquoi pas ? Personne ne m'a encore imposé d'effectuer des albums de cinquante pages, avec autant de cases.

On parlait hors caméra de l'auteur de bande dessinée Martin Veyron. Vous appréciez son travail ?

Je connais beaucoup de membres de l'ancienne équipe Pilote, Martin Veyron entre autres. Je l'ai rencontré plusieurs fois cette année car il a de nouveau une actualité, ce qui est une bonne chose et n'est pas le cas de Gotlib ou d'autres vieux dinosaures, comme le disait très gentiment Lewis Trondheim (rire). Je me tiens informé des nouveautés de la bande dessinée mais c'est très difficile de demander à un auteur qui travaille sur un album ce qu'il lit le soir pour se reposer. Les gens s'attendent à ce que je réponde : « ah ben je lis de la bande dessinée ». Mais non, en général cela ne se passe pas comme ça.

En parlant de graphiste hors norme et de "dinosaure", vous sentez-vous touché par le style de Fred ?

Le graphisme de Fred m'a touché très profondément puisque la toute première histoire que j'ai fait pour le journal Pilote en rentrant des États-Unis, était un scénario de Fred, dessiné par Fred. À l'époque, vers la fin 1966, il ne publiait pas encore ses dessins dans le journal, mais écrivait simplement des scénarios et Goscinny m'a demandé de mettre au propre - j'exagère un peu mais c'est quasiment ça - ses écrits. J'étais très content car c'était le premier travail officiel que Goscinny me donnait au sein de Pilote, mais j'ai en même temps très vite ressenti ma non adhésion au fait de tenir le rôle de l'illustrateur qui corrige l'histoire d'un autre. J'ai rapidement décidé que je ne voulais pas continuer dans cette voie, effectuant tout de même ce travail avec Fred avec qui je me suis très bien entendu. On est d'ailleurs toujours très amis. Ensuite, on a réalisé des tas de bricoles ensemble pour le journal, sur deux ou trois numéros, comme des photo-montages etc... Ça me serait impossible aujourd'hui de travailler sur un scénario pré-mâché et pré-dessiné par l'auteur. J'en parlais récemment avec Jean Van Hamme qui fait apparemment, lui aussi, le découpage de ses scénarios... alors que moi jamais (rire).

Les talents de scénariste de Fred étaient formidables. Dans Time Is Money, par exemple, Alexis qui dessinait ses personnages très rapidement ne faisait que rendre au mieux l'action de Fred. Il n'allait pas inventer autre chose, comme avec les séquences de dialogues entre personnages et les mecs qui courent dans les couloirs. Ça se passait d'ailleurs beaucoup comme ça. Pour ma part, j'avais envie de dessiner autre chose qu'un simple problème de réalité d'un petit monsieur. J'avais réalisé l'histoire d'un retraité qui rêvait à des mondes féeriques (rire). Il y avait déjà l'inclinaison vers le monde fantastique, mais dont les fondements appartenaient à Fred et n'étaient pas les miens.

C'est rigolo car on a instauré avec Christin une méthode de travail, à savoir qu'on ne touche pas à ses dialogues, sauf lorsque je réussis à le convaincre de changer certains éléments. Ce n'est pas une chose gagnée d'avance, car je dois en plus justifier mes transformations. Il me laisse forcément une histoire qui me permet de jouer avec l'imaginaire pour me donner la possibilité de créer des mondes, car il ne va pas me dire ce que je dois dessiner, surtout en science-fiction. Il faut évidemment que le scénario soit un tremplin pour mon imaginaire, une rampe de lancement qui détaille ce qu'il va se passer, dans quelle atmosphère et quel climat, avec quels genres de personnages, dont le caractère seul m'intéresse et non la forme. Pierre ne me dit jamais « ils ont douze tentacules sur la tête, deux pinces de crabe », il me laisse totalement faire. Une fois mis sur le papier, il redécouvre son scénario et vient chez moi pour voir ce qu'il lui plaît ou les passages dont moi même je ne suis pas content. Je commence alors à vouloir lui charcuter son scénario et ce n'est pas simple. Ceci dit, on a quand même tenu quarante-trois ans (rire). Enfin quarante-trois ans au niveau professionnel, donc cela prouve que notre méthode n'est pas si mauvaise.

Les jeunes auteurs ont-ils peur de vous proposer des projets ? Désirez-vous travailler avec eux ?

Je n'en suis pas sûr du tout parce que quasiment aucun jeune auteur ne m'a proposé un projet. D'abord j'ai la réputation d'être "fidèle" à mon scénariste et puis j'ai surtout une telle manière de travailler qu'elle en a découragé Jean Van Hamme. Il m'a dit qu'on ne pourrait jamais faire un boulot ensemble, alors les petits jeunes ne vont pas m'impressionner (rire).

C'est vous qui devez les intimider.

Il y a des tas de projets à réaliser et certains de mes désirs ne sont peut-être pas encore formulés. J'ai envie de me permettre cette liberté, c'est à moi de la trouver car personne ne va me la proposer.29/04/2010

 

 

- PRÉSENTATION DE L'ÉDITEUR -

 

Créé en 1967 dans les pages de l'hebdomadaire Pilote, Valérian s'imposa très vite comme une série majeure et novatrice dans le domaine de la science fiction, un genre presque inexistant dans la bande dessinée française de l'époque.

Après vingt-deux albums et plus de quarante ans de vols spatio-temporels, Christin et Mézières ont décidé de clôturer la saga par un final époustouflant, une extraordinaire épopée à la recherche de la Terre disparue mais aussi une ultime surprise pour les deux héros.

Valérian et Laureline, accompagnés comme toujours d'un éblouissant bestiaire extraterrestre, devront d'abord triompher des Wolochs, ces terribles blocs d'inhumanité, pour terminer en beauté l'une des plus belles aventures du 9ème art.

Jean-Claude MÉZIÈRES
VALÉRIAN ET LAURELINE T21 / L'OUVRETEMPS - Dargaud
En librairie depuis le 20 janvier 2010 / 64 pages, 11,50 €

 

 

 

L'OUVRETEMPS / Valérian & Laureline T21
par Pierre Christin et Jean-Claude Mezières

En librairie depuis le 20/01/2010 - Dargaud

  L'OuvreTemps / Valérian T21
Jean-Claude MÉZIÈRES
'bouclage extra-temporel'

 

 

-il est venu à bout de 43 années d'aventures spatio-temporelles, rencontre avec le dessinateur             de Valérian et Laureline

Clap de fin pour le couple de spationautes le plus populaire et sympathique de la bande dessinée francophone : pour Valérian Et Laureline la boucle spatio-temporelle est définitivement bouclée, après près de 43 années d'aventures palpitantes aux quatre coins de l'univers. L'OuvreTemps, tome 21 de leurs aventures est donc un événement notable dans l'univers du neuvième art, une page glorieuse qui se tourne en toute beauté. Amis de toujours, Jean-Claude Mézières (dessinateur) et Pierre Christin (scénariste) peuvent désormais pousser un ouf de soulagement et voguer vers d'autres cieux. Le Salon du Livre de Paris 2010 fut pour nous l'occasion d'un flasback émotionnel en compagnie d'un dessinateur heureux mais fourbu par une tournée d'adieux interminable...

29/04/2010 >> accueil

 

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